Dans son livre La vérité tue, l’écrivaine Sonia Feertchak s’est plongée dans l’univers de la reine du roman policier, Agatha Christie. Elle nous révèle que la famille est l’un de ses motifs favoris faisant apparaître le concept, si christien, de « criminelle next door ». Pour Causette, Sonia Feertchak a repris l’œuvre policière afin d’enquêter sur les caractéristiques des criminelles d’Agatha.
« Perdue, le regard vide, elle avait l’air à cet instant d’une débile profonde.1 » Aucun doute, Gerda Christow est une héroïne subversive. J’aime comme la décrit sa créatrice, Agatha Christie, qui s’est inspirée, de façon manifestement jouissive, de sa propre expérience d’enfant lente et peu dégourdie aux yeux de sa famille – elle le raconte dans son Autobiographie2 – pour brosser le personnage de Gerda Christow – Christie ? – un modèle de quiche patentée. Mais il faut se méfier des étiquettes. L’épouse soumise, Gerda, à la gaucherie maladive dont tous se moquent, « Donne-moi ça, espèce d’empotée », et que son mari trompe et humilie, cette femme-là n’est pas celle qu’on croit. Comme indiqué dans les fameux carnets d’Agatha, qu’elle laissait traîner partout pour consigner ses idées de meurtre entre deux listes des[...]
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