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Notre sélec­tion de livres pour cet été

Vous par­tez en vacances et vous n’avez pas de livre à lire dans le train ou sur le sable chaud de la plage ? Pas de panique, Causette est là ! Voici une sélec­tion de quatre livres à dévo­rer cet été.

BD photo
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Comment je me suis radi­ca­li­sée en fémi­na­zie, d’Isa – Éditions Fluide glacial

La cari­ca­ture, la bédéaste Isa connaît bien. Dès 1997, avec la série Puddingham Palace et sa reine Closeth II, publiée dans Spirou, c’est d’abord la famille royale bri­tan­nique qui passe à la mou­li­nette de son crayon aus­si absurde que moqueur. Puis vien­dront, dans L’Écho des savanes et Fluide gla­cial, Kärchou, le chi­hua­hua poli­cier de Leneuilly-​Vallois (toute res­sem­blance avec le ministre de l’Intérieur de l’époque – 2005 – était bien sûr for­tuite), le fantôme de Cousteau ou une paro­die de Laurence Parisot. Avec Comment je me suis radi­ca­li­sée en fémi­na­zie, Isa s’attaque… à elle- même. « Je me des­sine avec un gros nez, ça détourne l’attention sur tout le reste et ça donne au per­son­nage une cer­taine bon­ho­mie », nous raconte-​t- elle. Ses déboires d’autrice, le machisme ordi­naire, la famille par­fois enva­his­sante (le déso­pi­lant mom gaze) : Isa croque son quo­ti­dien avec auto­dé­ri­sion, épau­lée au scé­na­rio par Gaudelette. « Des fois, il essaie de me mans­plai­ner, mais je ne me laisse pas faire, je le woman­ter­rupt aus­si­tôt… ou alors mon télé­phone n’a plus de bat­te­rie. » Et quid de se reven­di­quer « fémi­na­zie » ? « Ça m’amuse, car je trouve ça vrai­ment débile comme terme, ça ne tra­duit aucune réa­li­té. Donc attri­bué à un per­son­nage de vieille fille avec un chat, plu­tôt molle et très peu véhé­mente, je prends le pari que tout le monde y ver­ra l’outrance et le ridi­cule du mot. » On fonce !

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Boulogne. Une école du rap fran­çais, de Nicolas Rogès – Éditions JC Lattès/​La Grenade

Boulogne-​Billancourt. Qui ima­gi­nait cette ville, la plus peu­plée du dépar­te­ment le plus riche de France, les Hauts-​de-​Seine, en épi­centre du rap ? Visez pour­tant les noms qui consti­tuent ce vivier : des Sages Poètes de la rue au début des années 1990 à Booba aujourd’hui, en pas­sant par LIM, Kohndo, Salif, Guts. Le jour­na­liste Nicolas Rogès y a pas­sé près de deux ans, y gla­nant plus de cin­quante témoi­gnages et des cen­taines d’anecdotes qu’il raconte dans Boulogne. Une école du rap fran­çais. Ville des anciennes usines Renault, c’est aus­si, au sud, le quar­tier Pont-​de-​Sèvres, cité sen­sible où ont gran­di bien des jeunes, influencé·es par le hip-​hop amé­ri­cain. Bientôt, ils et elles allaient for­mer un clan, puis plu­sieurs, amis ou ennemis.

Gouine City Confidential, de Laurène Duclaud – Éditions La Manufacture de livres
Gouine city
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« Il n’y avait pas que des gouines à Gouine City, de la même manière qu’il n’y avait pas que des Chinois dans le quar­tier chi­nois » : mais au moins, elles ont voix au cha­pitre et ce sont elles qui mènent la danse dans cette ville fic­tive, grouillante de bars pleins de « tendres folles », de paumé·es, un « insen­sé panier de crabes ». Mi-​détective, mi-​garde du corps, Alex Duke est « une les­bienne de plus dans ce sacré bor­del ». Gouine City Confidential, c’est une hui­taine de cha­pitres comme autant d’épisodes d’une mini­sé­rie, qui racontent comme on vit, aime, baise ou tue à Gouine City. C’est du polar à l’ancienne dans des habits rock et queer, mâti­nés de San-​Antonio. Et le pre­mier roman de Laurène Duclaud, ancienne foot­bal­leuse rouen­naise éga­le­ment férue de jeux vidéo. Une enfant de la pop, comme son héroïne.

KRAMER La Louve de Dersim
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La Louve de Dêrsim, de Yasmina Kramer – Éditions Belfond

Ce peuple n’a pas d’État, mais il est au centre d’un com­bat glo­bal. Ce peuple, ce sont qua­rante mil­lions de Kurdes, écartelé·es depuis long­temps entre Turquie, Iran, Irak et Syrie. En 2012, quand débu­ta la guerre civile dans ce der­nier pays, des combattant·es kurdes ont pris les armes contre Daech tout autant que contre les troupes de Bachar el-​Assad. Depuis 2013, ils et elles ont repris le contrôle d’une par­tie de « leur » ter­ri­toire, défen­du par une armée com­po­sée à 40 % de sol­dates. La Louve de Dêrsim nous plonge dans cette zone-​là, en 2015, au sein d’une de ces uni­tés, com­po­sée de qua­rante jeunes femmes et hommes. Mais le récit se foca­lise sur les com­bat­tantes : Assîa, la com­man­dante, Sara, Tijda et une nar­ra­trice sans nom qui, comme sa cheffe, vient de Dêrsim, ville du Kurdistan turc. On y avance mètre par mètre, cachette par cachette, tir après tir, dans la pous­sière, le sang, les larmes. On assiste à leurs dis­cus­sions poli­tiques, fémi­nistes, mais aus­si intimes, sou­vent conclues par le cri « Femme, vie, liber­té ! ». Ces héroïnes sont ins­pi­rées par des com­bat­tantes que l’autrice a réel­le­ment connues. Journaliste indé­pen­dante, Yasmina Kramer a en effet vécu dans la région.

Lire aus­si l Notre sélec­tion de pod­casts pour cet été

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