Vous partez en vacances et vous n’avez pas de livre à lire dans le train ou sur le sable chaud de la plage ? Pas de panique, Causette est là ! Voici une sélection de quatre livres à dévorer cet été.
![Notre sélection de livres pour cet été 2 BD photo](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2023/07/BD-photo-796x1024.jpg)
Comment je me suis radicalisée en féminazie, d’Isa – Éditions Fluide glacial
La caricature, la bédéaste Isa connaît bien. Dès 1997, avec la série Puddingham Palace et sa reine Closeth II, publiée dans Spirou, c’est d’abord la famille royale britannique qui passe à la moulinette de son crayon aussi absurde que moqueur. Puis viendront, dans L’Écho des savanes et Fluide glacial, Kärchou, le chihuahua policier de Leneuilly-Vallois (toute ressemblance avec le ministre de l’Intérieur de l’époque – 2005 – était bien sûr fortuite), le fantôme de Cousteau ou une parodie de Laurence Parisot. Avec Comment je me suis radicalisée en féminazie, Isa s’attaque… à elle- même. « Je me dessine avec un gros nez, ça détourne l’attention sur tout le reste et ça donne au personnage une certaine bonhomie », nous raconte-t- elle. Ses déboires d’autrice, le machisme ordinaire, la famille parfois envahissante (le désopilant mom gaze) : Isa croque son quotidien avec autodérision, épaulée au scénario par Gaudelette. « Des fois, il essaie de me mansplainer, mais je ne me laisse pas faire, je le womanterrupt aussitôt… ou alors mon téléphone n’a plus de batterie. » Et quid de se revendiquer « féminazie » ? « Ça m’amuse, car je trouve ça vraiment débile comme terme, ça ne traduit aucune réalité. Donc attribué à un personnage de vieille fille avec un chat, plutôt molle et très peu véhémente, je prends le pari que tout le monde y verra l’outrance et le ridicule du mot. » On fonce !
![Notre sélection de livres pour cet été 3 Capture d’écran 2023 05 03 à 11.17.08](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2023/07/Capture-d’écran-2023-05-03-à-11.17.08.jpg)
Boulogne. Une école du rap français, de Nicolas Rogès – Éditions JC Lattès/La Grenade
Boulogne-Billancourt. Qui imaginait cette ville, la plus peuplée du département le plus riche de France, les Hauts-de-Seine, en épicentre du rap ? Visez pourtant les noms qui constituent ce vivier : des Sages Poètes de la rue au début des années 1990 à Booba aujourd’hui, en passant par LIM, Kohndo, Salif, Guts. Le journaliste Nicolas Rogès y a passé près de deux ans, y glanant plus de cinquante témoignages et des centaines d’anecdotes qu’il raconte dans Boulogne. Une école du rap français. Ville des anciennes usines Renault, c’est aussi, au sud, le quartier Pont-de-Sèvres, cité sensible où ont grandi bien des jeunes, influencé·es par le hip-hop américain. Bientôt, ils et elles allaient former un clan, puis plusieurs, amis ou ennemis.
Gouine City Confidential, de Laurène Duclaud – Éditions La Manufacture de livres
![Notre sélection de livres pour cet été 4 Gouine city](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2023/07/Gouine-city-717x1024.jpg)
« Il n’y avait pas que des gouines à Gouine City, de la même manière qu’il n’y avait pas que des Chinois dans le quartier chinois » : mais au moins, elles ont voix au chapitre et ce sont elles qui mènent la danse dans cette ville fictive, grouillante de bars pleins de « tendres folles », de paumé·es, un « insensé panier de crabes ». Mi-détective, mi-garde du corps, Alex Duke est « une lesbienne de plus dans ce sacré bordel ». Gouine City Confidential, c’est une huitaine de chapitres comme autant d’épisodes d’une minisérie, qui racontent comme on vit, aime, baise ou tue à Gouine City. C’est du polar à l’ancienne dans des habits rock et queer, mâtinés de San-Antonio. Et le premier roman de Laurène Duclaud, ancienne footballeuse rouennaise également férue de jeux vidéo. Une enfant de la pop, comme son héroïne.
![Notre sélection de livres pour cet été 5 KRAMER La Louve de Dersim](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2023/07/KRAMER_La-Louve-de-Dersim-699x1024.jpg)
La Louve de Dêrsim, de Yasmina Kramer – Éditions Belfond
Ce peuple n’a pas d’État, mais il est au centre d’un combat global. Ce peuple, ce sont quarante millions de Kurdes, écartelé·es depuis longtemps entre Turquie, Iran, Irak et Syrie. En 2012, quand débuta la guerre civile dans ce dernier pays, des combattant·es kurdes ont pris les armes contre Daech tout autant que contre les troupes de Bachar el-Assad. Depuis 2013, ils et elles ont repris le contrôle d’une partie de « leur » territoire, défendu par une armée composée à 40 % de soldates. La Louve de Dêrsim nous plonge dans cette zone-là, en 2015, au sein d’une de ces unités, composée de quarante jeunes femmes et hommes. Mais le récit se focalise sur les combattantes : Assîa, la commandante, Sara, Tijda et une narratrice sans nom qui, comme sa cheffe, vient de Dêrsim, ville du Kurdistan turc. On y avance mètre par mètre, cachette par cachette, tir après tir, dans la poussière, le sang, les larmes. On assiste à leurs discussions politiques, féministes, mais aussi intimes, souvent conclues par le cri « Femme, vie, liberté ! ». Ces héroïnes sont inspirées par des combattantes que l’autrice a réellement connues. Journaliste indépendante, Yasmina Kramer a en effet vécu dans la région.
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