Notre attitude face aux jours qui raccourcissent : une tisane fumante, un plaid et un bon roman graphique.

Insondable Marilyn
Il y a soixante ans, Marilyn Monroe s’éteignait dans des circonstances mystérieuses, bien que l’hypothèse du suicide reste la plus probable. Mais l’énigme Monroe continue de fasciner, de Joyce Carol Oates, avec Blonde, adapté par Andrew Dominik sur Netflix, aux multiples documentaires. La dessinatrice Louison adapte ici le roman de Michel Schneider (prix Interallié 2006), centré sur les liens hors normes entre l’actrice et son psychiatre, le docteur Greenson. De séance en séance, elle zoome sur les mains de l’actrice, ses lèvres, ses yeux, comme pour tenter de la percer à jour. En vain, bien sûr. En jouant à chaque page avec la lumière qui traverse les stores du cabinet et découpe son visage, Louison semble accepter la nature insaisissable de l’icône. « Petite fille dans le noir » ou « grande femme dessinée par un faisceau d’argent » ? Cet étonnant dialogue entre le médecin et sa patiente esquisse l’image d’une femme dépossédée d’elle-même, condamnée à regarder son reflet distordu dans tous les miroirs tendus par la société moderne. Y.L.-S.
Marilyn, dernières séances, de Louison.[…]