Les menaces proférées à l'encontre de l'auteur sur les réseaux sociaux « imposent » à l'organisation de renoncer à exposer le travail du bédéaste, a‑t-elle annoncé ce mercredi.
![Festival de BD d’Angoulême : l’exposition de Bastien Vivès annulée après des «menaces» 1 Bastien Vives BD Angouleme 2013 1](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2022/12/Bastien_Vives_BD_Angouleme_2013_1-719x1024.jpg)
de la bande dessinée d'Angoulême en 2013.
©Myrabella /Wikimedia Commons
« Des menaces physiques ont été proférées vis-à-vis de Bastien Vivès. Il n’est dès lors pas possible pour l’événement d’envisager que sa programmation puisse faire peser de tels risques sur un auteur et, potentiellement, dans quelques semaines, sur ses festivaliers. » Dans un communiqué envoyé à l'AFP ce 14 décembre et dont des extraits ont été dévoilés dans la presse comme ici chez Libération, le Festival international de bande dessinée d'Angoulême (FIBD) a annoncé renoncer à l'exposition « Dans les yeux de Bastien Vivès » qui devait se tenir en janvier, en raison des risques pesant sur l'intégrité physique de l'auteur-dessinateur de 38 ans.
« Des faits nouveaux ont radicalement changé la nature de cette situation et imposent dorénavant au Festival la nécessité d'annuler cette exposition », précise encore le communiqué, cité par Le Figaro. La direction indique même que « des intimidations à l'encontre de membres de l'équipe du Festival. » ont été émises.
L'œuvre et les propos du bédéaste font depuis plusieurs jours l'objet d'une polémique sur les réseaux sociaux. Des militant·es féministes notamment accusent Bastien Vivès de promouvoir l'inceste et la pédophilie en raison d'un motif récurrent dans ses BD : des mineur·es ayant des relations sexuelles avec des adultes. Deux pétitions circulaient pour demander l'annulation de l'exposition prévue par Angoulême. Pour rappel, l'article 227–23 du code pénal condamne « l'image ou la représentation d'un mineur lorsque cette image ou cette représentation présente un caractère pornographique » de « cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende ».
« Le Festival considère que l'œuvre de Bastien Vivès, dans son ensemble, relève de la liberté d'expression et qu'il revient à la loi de tracer les frontières dans ce domaine et à la justice de les faire respecter », a encore commenté le FIBD, qui annonce poser le débat « dans la sérénité ».
Dans une interview donnée mardi 13 décembre au Parisien, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, a estimé que « certains propos » passés de Bastien Vivès ne sont « pas acceptables ». « Je comprends l'émoi, parce que ce sont des sujets graves », a‑t-elle ajouté, sans fermer la porte à la tenue de l'exposition.
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