Festival de BD d’Angoulême : l’exposition de Bastien Vivès annu­lée après des « menaces »

Les menaces pro­fé­rées à l'encontre de l'auteur sur les réseaux sociaux « imposent » à l'organisation de renon­cer à expo­ser le tra­vail du bédéaste, a‑t-​elle annon­cé ce mercredi.

Bastien Vives BD Angouleme 2013 1
Bastien Vivès au 40e fes­ti­val inter­na­tio­nal
de la bande des­si­née d'Angoulême en 2013.
©Myrabella /​Wikimedia Commons

« Des menaces phy­siques ont été pro­fé­rées vis-​à-​vis de Bastien Vivès. Il n’est dès lors pas pos­sible pour l’événement d’envisager que sa pro­gram­ma­tion puisse faire peser de tels risques sur un auteur et, poten­tiel­le­ment, dans quelques semaines, sur ses fes­ti­va­liers. » Dans un com­mu­ni­qué envoyé à l'AFP ce 14 décembre et dont des extraits ont été dévoi­lés dans la presse comme ici chez Libération, le Festival inter­na­tio­nal de bande des­si­née d'Angoulême (FIBD) a annon­cé renon­cer à l'exposition « Dans les yeux de Bastien Vivès » qui devait se tenir en jan­vier, en rai­son des risques pesant sur l'intégrité phy­sique de l'auteur-dessinateur de 38 ans. 

« Des faits nou­veaux ont radi­ca­le­ment chan­gé la nature de cette situa­tion et imposent doré­na­vant au Festival la néces­si­té d'annuler cette expo­si­tion », pré­cise encore le com­mu­ni­qué, cité par Le Figaro. La direc­tion indique même que « des inti­mi­da­tions à l'encontre de membres de l'équipe du Festival. » ont été émises.

L'œuvre et les pro­pos du bédéaste font depuis plu­sieurs jours l'objet d'une polé­mique sur les réseaux sociaux. Des militant·es fémi­nistes notam­ment accusent Bastien Vivès de pro­mou­voir l'inceste et la pédo­phi­lie en rai­son d'un motif récur­rent dans ses BD : des mineur·es ayant des rela­tions sexuelles avec des adultes. Deux péti­tions cir­cu­laient pour deman­der l'annulation de l'exposition pré­vue par Angoulême. Pour rap­pel, l'article 227–23 du code pénal condamne « l'image ou la repré­sen­ta­tion d'un mineur lorsque cette image ou cette repré­sen­ta­tion pré­sente un carac­tère por­no­gra­phique » de « cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende ».

« Le Festival consi­dère que l'œuvre de Bastien Vivès, dans son ensemble, relève de la liber­té d'expression et qu'il revient à la loi de tra­cer les fron­tières dans ce domaine et à la jus­tice de les faire res­pec­ter », a encore com­men­té le FIBD, qui annonce poser le débat « dans la séré­ni­té »

Dans une inter­view don­née mar­di 13 décembre au Parisien, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, a esti­mé que « cer­tains pro­pos » pas­sés de Bastien Vivès ne sont « pas accep­tables ». « Je com­prends l'émoi, parce que ce sont des sujets graves », a‑t-​elle ajou­té, sans fer­mer la porte à la tenue de l'exposition.

Lire aus­si l « Apologie de l'inceste » : deux péti­tions demandent la dépro­gram­ma­tion du bédaste Bastien Vivès du Festival d’Angoulême

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