Une enfance violente avec La Réparation de Nina Bunjevac, le drôle de quotidien d'une jeune fille californienne avec Imperturbable, de Miranda Tacchia et un conte fantastique sur les conséquences du dérèglement climatique avec Pizzly de Jérémie Moreau.

Autrice canadienne d’origine serbe, Nina Bunjevac s’était déjà retournée sur son passé dans Fatherland (Ici-Même, 2014) en exhibant de la guerre en ex-Yougoslavie la figure traumatisante d’un père terroriste nationaliste. Elle se livre encore plus intimement avec La Réparation. Publié dans la collection « 25 images » de l’éditeur
Martin de Halleux, cet album en reprend la contrainte de style : un récit court, sans paroles, dans la lignée du travail de l’illustrateur belge Frans Masereel (1889−1972).
Bunjevac s’empare magistralement de l’exercice et recourt à de bouleversantes trouvailles graphiques pour revenir sur des violences subies pendant l’enfance. Une
goutte d’encre versée par sa plume suffit pour faire de la feuille blanche une machine
à remonter le temps. Et c’est de sa propre main qu’elle va littéralement arracher de
la page la petite fille[…]