Aujourd’hui, au Japon, les jeux vidéo font de l’ombre aux romans érotiques et aux bluettes pour les ados. La chercheuse Leticia Andlauer s’est plongée dans cet univers des « otome games » ou jeux de romance en ligne.

Causette : Que sont les « otome games » ?
Leticia Andlauer : Ce sont des jeux vidéo qui viennent du Japon. La joueuse incarne une héroïne – « otome » signifie jeune fille – entourée de cinq ou six personnages. Elle doit vivre ou du moins amorcer une histoire d’amour avec l’un d’eux. Pour parvenir à la fin du jeu, il faut gagner des points d’affection, que l’on engrange grâce à des minijeux de type Candy Crush ou puzzle. Mais il faut surtout apporter les bonnes réponses aux questions posées dans le scénario. Par exemple : tel garçon me propose de le suivre. Réponse 1 : je refuse, réponse 2 : je me lance et le suis.
Ces jeux sont une sorte de roman visuel, un livre dont vous êtes l’héroïne sur écran. On y joue au Japon depuis le début des années 2000. En France, un studio a lancé son propre jeu, Amour sucré, en 2010. Il fait l’objet de ma thèse. Jusque-là, il fallait parler le japonais pour pouvoir y jouer.
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