Jusqu'au 6 novembre, la Réunion des musées métropolitains Rouen Normandie (RMM) propose une riche série d'expositions passionnantes. Avec, notamment, Nadja, un itinéraire surréaliste qui raconte Léona Delcourt, la femme derrière l'œuvre d'André Breton.
![Expos : à Rouen, place aux héroïnes punk et plurielles 1 10 526759](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2022/10/10-526759-627x1024.jpg)
« La beauté sera convulsive ou ne sera pas », c’est par cette phrase définitive que le poète surréaliste André Breton terminait, en 1927, le manuscrit de ce qui allait devenir l’un des livres les plus bouleversants sur l’amour fou, Nadja. Sous ce pseudonyme, on le sait aujourd’hui, se dissimulait Léona Delcourt, jeune femme pauvre et légèrement illuminée, qui vécut avec Breton une aventure passionnée, délirante et furieusement poétique. C’est à celle-ci que le Musée des beaux-arts de Rouen consacre une exposition, retraçant l’histoire du livre et de son inspiratrice.
Un parcours semé d’images – peintures et photos –, mais aussi d’objets symboliques des thématiques du mouvement : l’inconscient, le hasard, la rencontre. Léona Delcourt s’inscrit dans la série des Héroïnes, à qui la Réunion des musées métropolitains Rouen Normandie (RMM) a décidé de dédier plusieurs expositions spécifiques. Ainsi, le Musée des beaux-arts nous invite à découvrir une autre héroïne : la peintre Nina Childress, ex-chanteuse punk, à qui le kitsch et le classicisme ne font pas peur. Elle propose un saisissant Tombeau de Simone de Beauvoir, composé de plusieurs œuvres-hommages à la célèbre femme de lettres, dans lesquelles elle a choisi de représenter une Simone contradictoire et parfois scandaleuse.
![Expos : à Rouen, place aux héroïnes punk et plurielles 2 IMG 3356](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2022/10/IMG_3356-768x1024.jpg)
Chaque année, la RMM – qui a élaboré en 2018 la Charte pour l’égalité femmes-hommes dans les pratiques muséales –, organise un festival d’art contemporain, La Ronde, qui se tient dans plusieurs musées du territoire. Expositions, installations, peintures et performances s’y répondent, créées par des artistes reconnu·es ou émergent·es. La Ronde 2022 est sur le mode « Féminin pluri·elles », les artistes ayant produit des œuvres originales sur ce thème. On notera les travaux sur la mémoire et l’enfance d’Iris Sara Schiller. Ses vidéos et installations sont déployées au sein de plusieurs lieux, dont La Fabrique des savoirs. Installations vidéo également pour Catherine Menoury, qui propose Le Dîner, plusieurs écrans détaillant des tranches de vie sur les rapports mère-fille. Guy Lemonnier a, lui, travaillé avec des coquelicots et des pavots pour créer son œuvre La Fiancée asynchrone, en écho au Grand Verre de Duchamp.
Fabien Lerat propose une œuvre textile, réinterprétation contemporaine de La Descente de croix de Laurent de La Hyre, conservée au Musée des beaux-arts de Rouen. Au fil des déambulations, on croisera des créations de Lou Parisot, Garance Alves, Samuel Buckman ou le texte-performance de Florence Jou. On retrouvera avec plaisir les immenses tapisseries humoristiques d’Aurélia Jaubert. Ses œuvres, composées de morceaux de canevas et de broderies chinés au hasard des brocantes, sont autant d’hommages aux « ouvrages de dames » et à toutes ces modestes brodeuses qui y ont contribué. Des héroïnes… du quotidien.
Nadja, un itinéraire surréaliste et Nina Childress, le Tombeau de Simone de Beauvoir. Musée des beaux-arts de Rouen, jusqu’au 6 novembre.
La Ronde #6, festival d’art contemporain programmé dans plusieurs lieux de la Métropole Rouen Normandie, jusqu’au 6 novembre. Mbarouen.fr