Ce 10 juillet en début de soirée, des centaines de personnes ont répondu à l'appel des associations et collectifs Nous toutes, Comité féministe de l'université Paris I, Préparez-vous pour la bagarre, A cause de Macron et Cerveaux non disponibles. Unies et déterminées, elles ont crié leur colère contre le remaniement de lundi 6 juillet, qui a porté Gérald Darmanin, sous le coup d'une enquête judiciaire pour viol, à la tête du ministère de l'intérieur et Éric Dupond-Moretti, avocat aux positions anti-féministes, à la tête du ministère de la Justice. Reportage.
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« Nous sommes choqués… A l'international, c'est l'indignation générale. Aux États-Unis, par exemple, quand un politique est visé par un scandale sexuel, celui-ci est écarté. En France, il est carrément ministre ! On a un problème structurel très profond. Ce remaniement est bien la preuve que les institutions et la société sont profondément patriarcales » explique Youlie (au milieu, avec un micro), animatrice du collectif A cause de Macron. © Chantal Baoutelman Youlie © Chantal Baoutelman © Chantal Baoutelman Ségo, membre des colleuses de Paris : « On ne peut pas laisser passer ce remaniement. Le président Macron avait promis qu'il allait remplir les caisses de l'État, il n'en a rien été. Il disait faire de l'égalité entre les femmes et les hommes, sa priorité. A la place, on a un gouvernement anti féministe. » © Chantal Baoutelman « Nous sommes ici pour crier notre colère. La parole des femmes doit être écoutée. Ce remaniement c'est la honte. Nous sommes la risée du monde. D'ailleurs, il y a 60 rassemblements en France mais aussi à l'étranger » assure Laura Jovignot, porte-parole de Nous toutes.
© Chantal BaoutelmanLe cortège du collectif Collages féminicides de Paris s'est particulièrement fait remarquer. Les militantes presque toutes vêtues de noir se sont alignées pour bien porter leurs messages écrits sur leurs pancartes, criés ou chantés. © Chantal Baoutelman © Chantal Baoutelman Madeleine, 21 ans : « Je participe à ce rassemblement parce que, en tant que femme et personne de la communauté LGBTQI+, je trouve odieux la nomination de Gérald Darmanin, accusé de viol et ouvertement homophobe, ministre de l'Intérieur. »
© Chantal Baoutelman© Chantal Baoutelman
De gauche à droite : Malou, Betty et Yoana du collectif Abolition porno prostitution. Pour ces militantes : « Ce gouvernement, c'est du foutage de gueule. C'est comme cracher au visage de toutes les victimes de violences sexuelles. C'est aussi l'effondrement de tout le travail des féministes de ces dernières années. On est là pour dire notre colère et rappeler notre combat contre le patriarcat et la culture du viol. »
© Chantal BaoutelmanÉtonnant mais original. Prune et Amélia utilisent des postures de yoga pour transmettre leur message, qui rejoint les valeurs du yoga telles la non-violence, la bienveillance et la compassion. Ce soir, c'était les guerriers 1 et 2. Les deux yogis expriment également leur opposition à la nomination de Gérald Darmanin : « C'est inadmissible d'avoir deux plaintes aux fesses et être ministre. Dans le monde du travail, aucun employeur n'embaucherait ce travailleur. Pas l'État visiblement. » © Chantal Baoutelman Claire, 20 ans, participe à sa première manif. Elle explique pourquoi : « C'est honteux et irrespectueux d'avoir une personne accusée de viol ministre. Si c'était mon agresseur, ça me tuerait. »
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