Une chronique intimiste d'une grande finesse pour Kelly Reichardt, « papesse » du cinéma indépendant américain et un thriller exotique qui renverse les codes du genre pour Claire Denis.
Showing Up
Ne vous laissez par rebuter par la lenteur de Showing Up ! Le nouveau film de Kelly Reichardt, « papesse » du cinéma indépendant américain, est certes minimaliste, mais il recèle de la finesse, de l’humour et même de la cruauté ! Relatant le quotidien chaotique, jalonné de petits soucis, d’une artiste quelques jours avant le vernissage de son exposition, cette chronique s’apparente, en quelque sorte, à une tragi-comédie en mode mineur sur la création.
La rivalité passive-agressive entre Lizzie, cette plasticienne ronchon, obsessionnelle, et sa logeuse également artiste (mais beaucoup plus cool), insuffle une force bienvenue à cette chronique très intimiste. On la savoure d’autant plus qu’elle nous permet de retrouver la subtile Michelle Williams, actrice fétiche de Kelly Reichardt. Sa composition de Lizzie en clown blanc est assez réjouissante !
Showing Up, de Kelly Reichardt. Sortie le 3 mai.
Stars at Noon
Clivante, Claire Denis l’est assurément. Et ce nouvel opus au charme poisseux, un brin nébuleux, a peu de chances d’adoucir les débats ! Stars at Noon suit ainsi l’errance d’une jeune Américaine vaguement journaliste (ardente Margaret Qualley), coincée dans un Nicaragua en ébullition, qui croit se sauver en s’attachant à un Anglais mystérieux et fatal. Reste que c’est moins l’intrigue qui compte, comme souvent chez la réalisatrice de Trouble Every Day, que le propos et l’atmosphère. Fidèle à elle-même, intègre jusque dans ses excès, Claire Denis commence donc par inverser les codes du film d’espionnage – plaçant une femme au cœur de son thriller exotique, en lieu et place du mâle héros habituel –, avant que de s’intéresser aux corps, désir et sentiments oscillatoires de ses protagonistes. Une approche autrement plus charnelle et vibrante !
Stars at Noon, de Claire Denis. Sortie le 3 mai.