Pendant un an, Marie Perennès et Simon Depardon ont suivi une cinquantaine de « colleuses », ces jeunes femmes qui dénoncent les violences sexistes sur les murs des villes, avec des slogans puissants en lettres noires sur papier blanc. Riposte féministe, leur film, ressemble à ses héroïnes : collectif, engagé, lumineux. Entretien à deux voix…
Causette : Comment le désir de filmer ces jeunes colleuses et militantes féministes est-il né ?
Simon Depardon : On rentrait chez nous, un soir à Paris, quand on a vu ce slogan collé sur un mur : « Femmes violées, battues, vous n’êtes pas seules, on vous croit. » Il était tout frais. On a compris qu’on avait raté les colleuses à une minute près ! Et ça nous a frustrés. Immédiatement, on a eu envie de les connaître, de voir leurs visages, d’assister à leurs préparatifs…
Marie Perennès : Oui, tout est parti de ce slogan, de sa force. Et tout est allé assez vite ensuite. Notre première prise de contact s’est faite sur les réseaux[…]