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La sélec­tion ciné du 18 janvier

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"Nos soleils", de Carla Simón / Condor distribution ©DR

Ce mer­cre­di, on vous pro­pose : Nos soleils, de Carla Simón, Youssef Salem a du suc­cès, de Baya Kasmi, Earwig, de Lucile Hadzihalilovic et Brillantes, de Sylvie Gautier. 

Nos soleils, de Carla Simón

Le temps d’un été, nous voi­là plongé·es dans un vil­lage rural en Catalogne, là même où la famille Solé, qui exploite depuis quatre géné­ra­tions des ver­gers de pêchers, doit rétro­cé­der ces terres à leur pro­prié­taire pour cause d’installation (plus lucra­tive) de pan­neaux solaires. Jalonné de jeux d’enfants, de dis­putes entre adultes, d’ultimes cueillettes gor­gées de soleil, et ryth­mé par le mal de dos (très méta­pho­rique) du fils aîné, le deuxième long-​métrage de Carla Simón happe les der­niers feux de ce monde pay­san avec beau­coup de sen­si­bi­li­té. On s’attache à cha­cun des per­son­nages, tou­chants de digni­té, quoi qu’il en coûte, face à l’adversité. Nul hasard si cette Cerisaie à la sauce cata­lane, beau film cho­ral et natu­ra­liste, a reçu l’ours d’or à la der­nière Berlinale.

Nos soleils, de Carla Simón. En salles

Youssef Salem a du suc­cès, de Baya Kasmi

Le goût du para­doxe nour­rit sou­vent les meilleures comé­dies. Bonne pioche ! Celle-​là, réa­li­sée par Baya Kasmi (et coécrite avec Michel Leclerc, son com­plice du Nom des gens), ne manque ni de goût ni de paradoxe(s) ! De fait, elle centre son récit sur Youssef Salem, un écri­vain raté qui com­mence à avoir des sou­cis le jour où son nou­veau roman ren­contre (enfin) le suc­cès. Il faut dire qu’il s’est beau­coup ins­pi­ré de sa famille, pour le meilleur et sur­tout pour le pire… Reste que l’intrigue n’est pas seule­ment amu­sante, elle tra­vaille éga­le­ment des thé­ma­tiques plus pro­fondes : le rap­port pas si simple à la célé­bri­té… ou à nos racines. Porté par un Ramzy Bedia remar­quable dans le rôle-​titre (il est très bien entou­ré par sa sœur Melha Bedia et par Noémie Lvovsky), Youssef Salem a du suc­cès méri­te­rait lui aus­si de cartonner.

Youssef Salem a du suc­cès, de Baya Kasmi. En salles.

Earwig, de Lucile Hadzihalilovic

Une petite fille aux dents de glace, assi­gnée à rési­dence dans un manoir sous la férule d’un adulte sinistre tan­dis que la guerre gronde alen­tour : tel est le cadre intran­quille, inquié­tant et même assez per­tur­bant du nou­vel opus de la tou­jours sin­gu­lière Lucile Hadzihalilovic (notez qu’Earwig est inter­dit aux moins de 12 ans). Cinéaste rare, han­tée par les thèmes de l’enfance pri­son­nière (sou­vent des filles), de la vio­lence et de la méta­mor­phose, cette Française sty­lée explore comme nulle autre le registre si trouble du beau bizarre (mais jamais insou­te­nable, rassurez-​vous !). Inutile de cher­cher à tout com­prendre : ce film-​là se découvre comme un conte, à la fois naïf et véné­neux, et se vit comme une expé­rience. Irrésistiblement visuelle et pro­fon­dé­ment poétique.

Earwig, de Lucile Hadzihalilovic. En salles.

Brillantes, de Sylvie Gautier

Le ciné­ma social s’attache de plus en plus à rendre visibles les invi­sibles, et c’est tant mieux ! Dans le sillon d’Emmanuel Carrère et de son puis­sant Ouistreham, Sylvie Gautier, pro­duc­trice de docu­men­taires qui passe ici à la fic­tion, met donc en lumière à son tour des femmes de l’ombre, à savoir Karine et ses copines, une poi­gnée de femmes de ménage qui tra­vaillent pour une petite entre­prise de net­toyage dans le sud de la France. Bien sûr, l’on aurait aimé que ce pre­mier film témoigne de davan­tage de vigueur et de per­son­na­li­té dans sa réa­li­sa­tion. Mais l’on se laisse émou­voir par l’élan col­lec­tif de son récit (por­té notam­ment par Céline Sallette et Eye Haïdara) et par sa foi en l’engagement, vec­teur d’émancipation pour Karine en dépit d’un lourd secret…

Brillantes, de Sylvie Gautier. En salles. 

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