Deux premiers films, Clara Sola de Nathalie Alvarez Mesen et La Ruche de Blerta Basholli, font partie de notre sélection ciné de ce mercredi 1er juin.
Sacrément troublant !
Nathalie Alvarez Mesen est une réalisatrice suédoise d’origine costaricaine. Une double culture qui infiltre puissamment son premier film, clairement féministe quoique jouant la carte d’un « réalisme magique » apparemment très genré. Précisément, Clara Sola raconte l’éveil tardif d’une villageoise costaricaine de 40 ans. Vivant sous l’emprise de sa mère, qui a fait d’elle une sainte guérisseuse au prétexte qu’elle est un brin simplette, elle entreprend peu à peu de se libérer de ces conventions patriarcales pour mieux se trouver. Sexuellement et spirituellement. Troublant, réfléchi, audacieux, voilà un vrai film d’autrice ! De fait, il interroge la religion et le désir féminin de manière originale, ne cherchant pas forcément, pour une fois, à les mettre en opposition. Un autre regard, en somme…
Clara Sola, de Nathalie Alvarez Mesen. Sortie le 1er juin.
Cette reine n'a pas le bourdon !
Le premier film de Blerta Basholli, justement primé au festival de Sundance, déploie son intrigue au Kosovo, huit ans après la guerre qui a enflammé cette partie des Balkans (on est donc en 2007). Beaucoup de femmes se sont alors retrouvées sans mari et dans de grandes difficultés financières. Fahrije, l’héroïne de La Ruche, est l’une d’entre elles. Bravant les violentes traditions patriarcales de son village, cette femme courage décide de prendre son destin en main. Elle passe donc son permis de conduire (premier scandale) avant de lancer un petit commerce (rebelote), contre l’avis de tous et de toutes au départ, mais sans jamais rien lâcher. Sobrement naturaliste, ce récit d’émancipation captive de bout en bout. Porté par Yllka Gashi, son impressionnante actrice principale, il galvanise d’autant plus qu’il s’inspire d’une histoire réelle… couronnée de succès.
La Ruche, de Blerta Basholli. Sortie le 1er juin.