vivante s 5 mars
Photo : Canal +

Canal+ dif­fuse ce mar­di “Vivante(s)”, docu­men­taire “coup de poing” sur les vio­lences conjugales

Le docu­men­taire Vivante(s), dif­fu­sé mar­di à 21 h 10 sur Canal+, met en lumière le com­bat de Sarah Barukh, qui a échap­pé à des vio­lences conju­gales et est deve­nue mili­tante hyper­ac­tive de la défense des victimes.

Le film s’ouvre sur une femme cou­rant à la plage, comme un sym­bole de “sa fuite et sa force”, explique la réa­li­sa­trice Claire Lajeunie à l’AFP. Sarah Barukh, 43 ans, a quit­té son mari en catas­trophe avec sa fille de 3 ans, une nuit de 2020, après un ultime déluge de vio­lences. Depuis, c’est une guer­rière de la lutte contre les vio­lences conju­gales, infa­ti­gable et pro­li­fique. Elle est à l’origine de l’ouvrage 125 et des mil­liers, publié en 2023 (Haper Collins), dans lequel 125 per­son­na­li­tés racontent les vies de 125 vic­times de féminicide.

Durant un an, la réa­li­sa­trice a sui­vi la mili­tante dans ses pro­jets, embras­sant sa cause : “Raconter les vies et pas les morts” de ces femmes, explique Sarah Barukh dans le film. Celle qui a fon­dé l’association 125 et après n’a qu’une obses­sion : “Qu’elles ne soient pas mortes pour rien”, ajoute-​t-​elle auprès de l’AFP. Ce “film coup de poing” se veut aus­si “un mode d’emploi”, explique la réa­li­sa­trice. Elle montre son héroïne fai­sant des inter­ven­tions auprès de gen­darmes ou dans des écoles.

En entre­prise, Sarah Barukh explique qu’on a le droit d’aller por­ter plainte ou visi­ter un appar­te­ment pen­dant son temps de tra­vail et de déblo­quer son épargne sala­riale en cas de plainte pour vio­lences. “Vous pou­vez faire la meilleure cam­pagne [de pré­ven­tion, ndlr] du monde, si elle est affi­chée dans un com­mis­sa­riat où les femmes n’osent pas aller, elle ne sert à rien!” estime-​t-​elle auprès de l’AFP.

“Pas tom­bée amou­reuse d'un monstre”

C’est avec ce “bon sens” qu’elle ima­gine le “sac de départ” : un petit sac de voyage que rien ne dis­tingue, sauf un QR code sur l’étiquette inté­rieure ren­voyant vers la liste des papiers et objets à réunir, des démarches à effec­tuer, avant de quit­ter son conjoint. “Nathalie était par­tie […] et elle s’est ren­du compte que sa fille avait oublié son cahier dans la mai­son. Nathalie y est retour­née et c’est là qu’elle s’est fait tuer”, se désole Sarah Barukh dans le documentaire.

Elle a éga­le­ment conçu le test Suis-​je vic­time de vio­lences ?”, dis­po­nible sur des sites comme celui de la marque de vête­ments Sézane. Ainsi, l’historique de navi­ga­tion de celle qui le consulte semble ano­din, au cas où son conjoint la sur­veille. Elle a encore lan­cé le pro­jet “Une chambre à soi” : des héber­ge­ments proches de gen­dar­me­ries, à dis­po­si­tion des vic­times et de leurs enfants pen­dant vingt-​quatre heures après qu’elles ont por­té plainte, le temps de cher­cher une solution.

Dans le tour­billon de ses actions, Sarah Barukh veut aus­si don­ner de l’espoir, par exemple avec “La vie sera belle”, une série de por­traits de res­ca­pées racon­tant com­ment elles s’en sont sor­ties, car “on ne s’en va que si on a l’espoir d’une vie meilleure”.

Elle sou­haite éga­le­ment lut­ter contre les cli­chés. Écrivaine, fille d’un méde­cin et d’une ins­ti­tu­trice, elle a eu du mal à se consi­dé­rer comme une vic­time, terme qu’elle ima­gi­nait réser­vé à des femmes défa­vo­ri­sées. “De la même façon, il n’y a pas de sté­réo­type de bour­reau, insiste-​t-​elle. Le père de ma fille est grand, beau, très culti­vé, drôle. Je ne suis pas tom­bée amou­reuse d’un monstre.”

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