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Nélia Barbosa dans son centre d'entraînement de Champigny-sur-Marne (94) © D.K.

Paris 2024 l Nélia Barbosa, médaillée d’argent à Tokyo, veut conqué­rir l’or en para canoë

À 1 000 jours de l’ouverture des Jeux para­lym­piques de Paris, ren­contre avec la cham­pionne de canoë Nélia Barbosa, médaillée d’argent à Tokyo cet été.

Ce 2 décembre marque, pour les ath­lètes para­lym­piques, une étape clef en vue des Jeux olym­piques de Paris : ils s’ouvriront dans exac­te­ment 1 000 jours. Et, par­mi les 150 para ath­lètes qui attendent les jeux de 2024, Nélia Barbosa, 23 ans, est une valeur sûre, qui a rem­por­té en août der­nier la médaille d’argent en canoë à Tokyo. « J‑1 000, c’est une date hyper sym­bo­lique ! C’est super parce qu'on parle de plus en plus des para­lym­piques, ça va dans le bon sens. »  La para canoéiste espère que les Jeux de 2024 vont insuf­fler un réel élan d’intérêt pour les ath­lètes français·es, comme les Jeux de Londres en 2012 ont per­mis aux para­lym­piques bri­tan­niques de gagner en noto­rié­té et en médiatisation.

Décrocher l'or en 2024, c’est le plus grand objec­tif de Nélia Barbosa. Pourtant, sa pra­tique du para canoë à haut-​niveau est encore récente : elle com­mence en 2018, après l’amputation de la par­tie infé­rieure de sa jambe droite. Au début de sa jeune car­rière, le staff de l'équipe de France lui donne comme objec­tif prin­ci­pal Paris 2024. Mais Nélia Barbosa était pres­sée de pro­gres­ser. Sans s’en rendre compte, elle se retrouve en 2019 à jouer une place pour les Jeux de Tokyo. Elle grille les étapes et se qua­li­fie brillam­ment pour ses pre­miers Jeux para­lym­piques. Lors de la com­pé­ti­tion, la jeune femme est en lice face à des poin­tures, des para canoéistes plus âgées et plus expé­ri­men­tées. Cependant, il en faut plus pour impres­sion­ner la Française qui finit, pour ses tout pre­miers Jeux, sur la deuxième marche du podium. Pour beau­coup d’athlètes, cette médaille serait un abou­tis­se­ment mais pour Nélia Barbosa, c’est le départ d’une car­rière qu’elle espère encore longue. « En canoë, on peut pra­ti­quer assez tard, explique t‑elle. Lors des Jeux de Los Angeles en 2028, j’aurais 29 ans, je serai encore jeune, J’espère même être là pour les Jeux de 2032 en Australie. »

« L'armée des champions »

Au sein de son club de canoë-​kayak à Champigny-​sur-​Marne (94), Nélia Barbosa ne se sent pas dif­fé­rente de ses cama­rades d’entraînement. Pourtant, le 4 sep­tembre der­nier, la jeune espoir est deve­nue une star de sa dis­ci­pline en rem­por­tant la médaille d’argent en para canoë sur le 200 m KL31. « J’avais l’impression d’être dans un rêve, je me suis pin­cée en espé­rant ne pas me réveiller. » Après son podium, tout est allé très vite. Les mesures sani­taires strictes mises en place au Japon l’obligent à ren­trer en France le len­de­main de sa com­pé­ti­tion. « C’était la course. J’ai eu d’un coup énor­mé­ment de sol­li­ci­ta­tions, de médias notam­ment », se souvient-​elle. 

Passée l’euphorie, Nélia Barbosa est retour­née à sa rou­tine, qui s’est tout de même inten­si­fiée depuis son retour de Tokyo, entre son club à Champigny-​sur-​Marne et les entraî­ne­ments avec l'Équipe de France à Vaires-​sur-​Marnes (77). Elle est aus­si étu­diante en BTS desi­gn gra­phique, c’est un quo­ti­dien mou­ve­men­té qu’elle embrasse avec plai­sir. « Ma jour­née com­mence vers 8h et j’essaye de la ter­mi­ner à 23h pour me repo­ser. Ce n’est pas de tout repos mais j’aime beau­coup ma vie ain­si. » Pour sub­ve­nir à ses besoins finan­ciers, elle a la chance d’avoir des sup­ports pour l’aider. En 2021, Nélia Barbosa est admise au sein de l’armée des cham­pions. Créée par le minis­tère de la Défense, elle per­met à une cen­taine d’athlètes de haut niveau d’obtenir le sta­tut mili­taire et de béné­fi­cier d’aides en consé­quence. Durant sa pré­pa­ra­tion, elle a aus­si signé un contrat de spon­so­ring avec l’entreprise bri­tan­nique PwC, un grand cabi­net d’audit 2, qui l’a aidée, entre autres, à finan­cer sa pro­thèse de com­pé­ti­tion. Depuis sa médaille à Tokyo, d’autres par­te­naires l’ont appro­chée. Ces aides lui per­mettent d’avancer serei­ne­ment dans sa car­rière. « C’est vrai que j’ai de la chance, lorsque que je parle avec d’autres col­lègues en Équipe de France, cer­tains sont dans des situa­tions finan­cières dif­fi­ciles, raconte-​elle. J’espère qu’on va réus­sir à faire de Paris les Jeux para­lym­piques les plus incroyables, ça aide­rait beau­coup de monde. »

Cette car­rière, Nélia Barbosa la doit à sa grande déter­mi­na­tion face aux obs­tacles. Malgré une neu­ro­fi­bro­ma­tose3 impo­sante sur la che­ville droite, elle concourt avec les valides depuis ses débuts, à l’âge de 12 ans. Mais en 2018, une luxa­tion de cette même che­ville l’oblige à subir une ampu­ta­tion au niveau du genou droit. Au lieu de se démo­ra­li­ser, Nélia Barbosa a pré­fé­ré uti­li­ser cette épreuve pour mieux se rele­ver. « Avec du recul, l'amputation m’a beau­coup sou­la­gée. J’ai moins de dou­leurs et esthé­ti­que­ment, je suis plus à l’aise. Avant, je devais por­ter de grosses chaus­sures à cause de ma che­ville et aujourd’hui j’ai beau­coup plus de choix. » Une matu­ri­té qui témoigne bien de sa men­ta­li­té de cham­pionne. En 2022, elle enta­me­ra sa sai­son avec les sélec­tions de l'équipe de France au mois de mars.

  1. En para canoë, il existe trois caté­go­ries. KL3 est pour les per­sonnes qui ont une fonc­tion par­tielle des jambes[]
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