D’ici à 2070, le niveau des retraites devrait baisser de 20 %. Les femmes et les personnes les plus pauvres, occupant des postes sujets à la pénibilité, seront les premières à subir les dommages collatéraux.
« La retraite, je n’en aurai pas ! » C’est un tableau dramatique ressassé par les générations Y et Z. Car les réformes des retraites se succèdent, quinquennat après quinquennat. Et les représentants politiques ne cessent de répéter que les caisses sont vides. C’est pourtant faux à l’heure actuelle. Le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites montre que les caisses seront en excédent en 2022, comme en 2021. Elles seront en léger déficit de 0,5 à 0,8 point de PIB pour les années d’après. Soit des cacahuètes ! Ce document dit bien que le « rapport de dépendance démographique » entre les plus de 65 ans et les actif·ves qui financent la retraite par répartition sera défavorable à cause de l’espérance de vie en hausse. Mais il invalide les discours politiques qui évoquent « une dynamique incontrôlée des dépenses ».
Le gouvernement use donc de stratégies politiques pour défendre son projet de réforme qui vise à augmenter le nombre d’annuités de cotisation et à décaler l’âge légal de départ à 65 ans. L’objectif d’Emmanuel Macron est de réduire les dépenses sociales, dont les pensions de retraite à verser. Il donne ainsi des gages de réformes à l’Union européenne et séduit du même coup l’électorat « de droite ». Pourtant, la dernière fois que le système des retraites était déficitaire, l’État avait simplement renfloué les caisses. Le gouvernement actuel préfère multiplier les exonérations de charges afin de « restaurer la compétitivité des entreprises ». Question de choix. Reste une mauvaise nouvelle pour nos vieux jours confirmée par ce rapport : le montant moyen des pensions de retraite va bel et bien baisser. Aujourd’hui, le niveau de vie moyen des retraité·es est supérieur à celui du reste de la population. D’ici à 2070, le niveau des retraites devrait baisser de 20 %. Les femmes et les personnes les plus pauvres, occupant des postes sujets à la pénibilité, seront les premières à subir les dommages collatéraux.
Victimes de discrimination
Pour ces dames, il est déjà difficile d’obtenir une retraite à taux plein. Leurs pensions de droit directes sont inférieures de 40 % en moyenne à celle des hommes, d’après une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) datant de fin 2019. Longtemps, elles ont bénéficié de pensions de réversion après le décès du conjoint, mais elles se feront rares dans les prochaines années en raison d’une diminution drastique du nombre de mariages. Elles subissent toujours les effets des interruptions de carrière liées aux grossesses, à l’éducation des enfants ou au rôle d’aidant familial. Depuis la dernière réforme des retraites, elles peuvent bénéficier de 8 trimestres par enfant et d'une majoration de 10 % si elles ont élevé plus de deux chérubins. Mais les études montrent que les effets des congés maternité influencent l’ensemble d’une carrière. Pire, quand la soixantaine arrive, une grosse partie des femmes est déjà inactive… incapable de retrouver un emploi dans une société qui les discrimine. De quoi donner envie de rejoindre un syndicat, manifester ou signer une pétition contre cette réforme. D’après un sondage Odoxa-Backbone Consulting, 55 % des Français·es y sont opposé·es.
Investir dans un PER
Pour une retraite complémentaire bien fournie, l’idéal est d’investir dans un plan d’épargne retraite (PER).
• On verse tous les mois une somme placée en Bourse à long terme par la société de gestion pour 5 % de rendement annuel en moyenne. Les gains sont débloqués à la retraite sous forme d’une rente mensuelle ou d’un capital pour un achat immobilier.
• Les versements ouvrent droit à une déduc- tion fiscale des revenus du travail allant jusqu’à 10 % des revenus professionnels nets de l’année précédente.
• Inconvénient : l’argent est bloqué et ne peut être retiré en cas de besoin. Quelques cas de force majeure libèrent la clause de déblocage : l’achat d’une résidence principale, l’expiration des droits au chômage et les accidents de la vie.
En partenariat avec Plancash.fr.