zemmour
Éric Zemmour (Wikimedia Commons/Alexoumerde)

Huit femmes accusent Éric Zemmour de vio­lences sexuelles et de com­por­te­ments inappropriés

Le site d’investigation en ligne Mediapart a dévoi­lé mar­di un repor­tage vidéo, fruit de plu­sieurs mois d’enquête, au cours duquel huit femmes accusent Éric Zemmour de vio­lences sexuelles et de com­por­te­ment inappropriés.

« On voit bien que pour lui, les femmes ne sont pas des hommes comme les autres, ce sont des sous-​hommes, des objets. » Mardi, pour la Journée inter­na­tio­nale des droits des femmes, Mediapart a mis en ligne un repor­tage de plus de trente-​cinq minutes, au cours duquel huit femmes accusent le can­di­dat à l’élection pré­si­den­tielle Éric Zemmour de vio­lences sexuelles et de com­por­te­ments inap­pro­priés. La vidéo com­prend les témoi­gnages face camé­ra de cinq femmes, par­fois ano­ny­mi­sées, et reprend les récits de trois autres vic­times pré­su­mées, confiés au site d’investigation en ligne lors de deux pré­cé­dentes enquêtes en avril et mai 2021. Plusieurs témoins accré­ditent éga­le­ment cer­tains faits pré­su­més, qui s’étalent de 1999 à 2019.

Claire, une ingé­nieure et ancienne sta­giaire au Figaro, ouvre ce repor­tage. La jeune femme de 37 ans témoigne pour la pre­mière fois publi­que­ment. En 2002, tout juste majeure et le bac en poche, elle réa­lise un stage au Figaro grâce à une amie de ses parents, jour­na­liste poli­tique au quo­ti­dien. Quelques jours après son arri­vée, elle raconte qu’Éric Zemmour fait alors son entrée à la rédac­tion. Il l’appelle à son bureau, lui expli­quant qu’il ren­contre un pro­blème avec son ordi­na­teur et qu’elle sau­ra pro­ba­ble­ment l’aider comme elle est jeune. « Il m’invite à m’accroupir à côté de lui, se souvient-​elle. À ce moment-​là, j’ai la tête à hau­teur de son épaule, je suis plus basse que lui. Je com­mence à jouer avec la sou­ris pour essayer de régler son pro­blème, et là, je sens sa main dans mon dos qui fait des allers-​retours de bas en haut. Je lui demande ce qu’il fait et il me répond : “Tu es sta­giaire non ? Les sta­giaires, ça sert à quoi à ton avis ?” »

Claire a rapi­de­ment fait part de cet épi­sode à la per­sonne qui s'occupe d'elle pen­dant son stage, Pascale Sauvage. Le média d'investigation a retrou­vé cette der­nière en Bretagne. Elle n'est plus jour­na­liste au Figaro mais y a tra­vaillé pen­dant huit ans, occu­pant un bureau voi­sin de celui d'Éric Zemmour. Elle confie se sou­ve­nir du malaise de sa sta­giaire et être direc­te­ment allé voir le polé­miste, qui a mini­mi­sé la situa­tion en ces termes : « Les sta­giaires, c’est fait pour faire des pipes et du café. » « Je suis repar­tie de là avec l'idée qu'Éric fai­sait ça et que c'était nor­mal », résume de son côté l'ancienne stagiaire.

« Indigne » de la fonc­tion de président

Comme elle, Séverine et Anne (le pré­nom a été chan­gé), une ancienne sta­giaire du Figaro et une jour­na­liste, ont éga­le­ment témoi­gné auprès de Mediapart. La pre­mière aurait été embras­sée de force dans l'ascenseur du jour­nal. La deuxième aurait aus­si été embras­sée, sans son consen­te­ment, à deux reprises lors d'une ren­contre dans un café à côté de la rédaction. 

Les témoi­gnages d'une atta­chée presse, d'une hôtesse d'accueil à I‑télé (l'ancien nom de la chaîne CNews), d'une maquilleuse de l'émission Ça se dis­pute, où a offi­cié Éric Zemmour de 2003 à 2014, de la jour­na­liste belge Aurore Van Opstal et de l'élue muni­ci­pale d'Aix-en-Provence Gaëlle Lenfant com­plètent les récits récol­tés par dif­fé­rents jour­na­listes du média. 

Contacté, le can­di­dat d’extrême droite n’a pas répon­du aux sol­li­ci­ta­tions de Mediapart. Son entou­rage a, à sa place, accu­sé Mediapart de vou­loir « faire un coup le jour de la Jour­née de la femme en recy­clant des témoi­gnages déjà sor­tis l’an der­nier ». Lors de l’émission Élysée 2022 sur France 2, le 9 décembre der­nier, Éric Zemmour avait affir­mé qu’il n’avait « pas à répondre », car il s’agit de « la vie pri­vée ». « Je ne parle pas de ma vie pri­vée. Ces femmes-​là m’accusent sans aucune preuve, c’est parole contre parole », avait-​il ajou­té. Pour Anne, le jour­na­liste can­di­dat à la pré­si­den­tielle avec son par­ti Reconquête « est indigne de cette fonc­tion » au vu des accu­sa­tions dévoilées.

Partager
Articles liés
Cryptobros1

Cryptomonnaies : concours de bitcoins

De nombreuses communautés issues de la « manosphère », ces espaces virtuels réservés aux hommes, ont fait des cryptomonnaies et des NFT leur nouveau cheval de bataille. Un nouvel espace où leur vision de la virilité, qui oscille entre haine des...

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.