Depuis le 1er janvier, les patient·es qui se rendent aux urgences sans être hospitalisé·es ensuite doivent s’acquitter d’un forfait de 19,61 euros
Un tarif unique de 19,61 euros qui doit harmoniser et simplifier les modalités de paiement. Jusqu’à présent, la visite n’était pas gratuite. Les patient·es payaient un ticket modérateur qui correspondait à 20 % des frais engagés pour leur suivi. Plus les examens médicaux étaient nombreux, plus la somme était élevée. Selon un rapport parlementaire, le ticket moyen s’élevait à 18,85 euros à l’hôpital public. Cette somme était payée après l’envoi de la facture au patient et, en général, remboursée par les mutuelles. La nouvelle mesure lancée le 1er janvier dernier devrait permettre un meilleur recouvrement des factures pour l’hôpital. À première vue, fixer un forfait unique – avec quelques exoné- rations pour les femmes enceintes ou les personnes souffrant d’une affection de longue durée – ne constitue pas un changement majeur pour les patient·es.
Pourtant, certaines associations comme Médecins du monde redoutent que les trois millions de Français·es qui n’ont pas de complémentaire santé et ne bénéficient pas de la CSS (ex-CMU) renoncent à se soigner, effrayé·es à l’idée de devoir payer immédiatement. « Nous ne savons pas comment les hôpitaux vont appliquer la mesure, explique Médecins du monde. Nous redoutons notamment que, sous la pres– sion financière, ils finissent par exiger le paiement très tôt, y compris avant les soins. Pour les gens qui n’ont pas de couverture santé, cela risque d’être vu comme une barrière financière infranchissable qui pourrait les détourner des urgences, qui sont souvent le seul lieu où ils se font soigner. » De son côté, le ministère de la Santé se défend de toute mesure comptable et assure que l’accès aux soins reste évidemment garanti dans tous les services d’urgence.