Maintes fois annoncée, la révision des lois de bioéthique sera finalement présentée en Conseil des ministres en juillet… Au cœur de ce texte, la fameuse question de l’accès aux origines, qui pourrait conduire à la fin de l’anonymat du don de gamètes.

Ce n’est un mystère pour personne : côté PMA1, la France procrastine. Mais si tout se passe bien, les député·es auront l’été pour potasser et voter enfin, comme promis, l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, lesbiennes et célibataires comprises, « avant fin 2019 ».
L’autre volet de cette proposition de loi, dont on a moins parlé jusque-là, mais qui commence à crisper tout le monde, c’est la question de l’accès aux origines. En clair, les enfants né·es d’un don de sperme ou d’ovocytes pourraient obtenir le droit d’en savoir plus sur leur donneur ou donneuse. Comme cela se fait ailleurs en Europe, où deux options sont déjà en pratique : accéder aux noms et coordonnées (ça, c’est la levée de l’anonymat complet), ou à des informations plus vagues, mais personnelles (âge, métier, motivations).
En France, entre 70 000 et 100 000 enfants sont né·es d’un don de gamètes. Parmi eux, Arthur Kermalvezen porte cette requête depuis plus de dix ans : « J’ai besoin de savoir à qui je dois la vie, qui je trimballe en moi sans le savoir, qui est aussi dans le miroir. » Sa femme, Audrey Kermalvezen-Fournis, avocate spécialisée en bioéthique, et,[…]