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Le collège et lycée privé Stanislas à Paris (©jean-christophe windland/Wikimedia Commons)

Accusations d'homophobie et de sexisme : une enquête admi­nis­tra­tive ouverte concer­nant l'établissement pri­vé catho­lique Stanislas à Paris

Après des accu­sa­tions de sexisme et d'homophobie, l’Inspection géné­rale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) a ouvert une enquête admi­nis­tra­tive concer­nant l'établissement pri­vé catho­lique Stanislas, sous contrat avec l'État, à Paris.

Le minis­tère de l'Éducation natio­nale a sai­si, le 22 février der­nier, l’Inspection géné­rale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) afin d'ouvrir une enquête admi­nis­tra­tive « suite à dif­fé­rents articles parus dans la presse » concer­nant l'établissement pri­vé catho­lique Stanislas, sous contrat avec l'État, situé dans le 6e arron­dis­se­ment de Paris, rap­porte Mediapart.

« La mis­sion ayant débu­té réel­le­ment après les vacances de février, pré­cise au site d'investigation le ser­vice presse du minis­tère, elle suit actuel­le­ment son cours avec les dif­fé­rentes audi­tions habi­tuelles : rec­to­rat, direc­tion dio­cé­saine, direc­teur de Stanislas, cadres de l’établissement, orga­ni­sa­tions syn­di­cales et repré­sen­tants des parents d’élèves. » Des audi­tions d’enseignant·es et d’élèves du col­lège et du lycée pari­sien sont éga­le­ment pré­vues, ain­si que le lan­ce­ment d'un appel à témoi­gnages garan­tis­sant l’anonymat des réponses.

Cette enquête admi­nis­tra­tive inter­vient moins d'un an après un article de Mediapart concer­nant le col­lège et lycée pri­vé catho­lique Stanislas. Une quin­zaine d'ancien·nes élèves avaient notam­ment fait part du « dan­ger » que repré­sen­te­rait l’éducation pro­po­sée au sein de l’établissement, met­tant l'accent sur des valeurs qu'ils et elles jugeaient « réac­tion­naires » et « auto­ri­taires ». Des témoi­gnages et docu­ments lais­saient éga­le­ment pen­ser qu'une vision sexiste et homo­phobe de la socié­té serait trans­mise dans les cours au sein de l'établissement, avec des filles accu­sées de jouer les « aguicheuse[s] » ou d'« allu­mer les gar­çons », et l'homosexualité vue comme « taboue » avec une homo­pho­bie « omni­pré­sente ». « En arri­vant à Stan, j’ai com­pris que mon homo­sexua­li­té était péché, c’était une vio­lence énorme et encore aujourd’hui c'est dur de se débar­ras­ser de cette homo­pho­bie en moi », avait affir­mé une élève à Mediapart.

Subventions publiques

Dans une pre­mière enquête publiée quelques semaines avant celle de Mediapart, L’Express avait éga­le­ment dénon­cé le col­lège et lycée Stanislas, au sein duquel la « pudeur » fémi­nine était prô­née face aux « pul­sions » des gar­çons. Dans un épi­sode de son pod­cast Défense de fil­mer, dif­fu­sé à la fin de l'année der­nière, Brut avait recueilli des témoi­gnages simi­laires. Le média expli­quait alors que Stanislas pou­vait mener son propre pro­jet édu­ca­tif, mais comme il béné­fi­cie de sub­ven­tions publiques, qu'il devait res­pec­ter cer­tains prin­cipes de l'Éducation natio­nale, comme par exemple l’égalité entre les filles et les garçons.

À lire aus­si I École : Pap Ndiaye annonce le lan­ce­ment d'une cam­pagne de sen­si­bi­li­sa­tion contre l'homophobie le 17 mai

L'établissement, fon­dé en 1804 pour for­mer l'élite fran­çaise, compte par­mi sa liste d'ancien·nes élèves des noms aus­si pres­ti­gieux que Charles de Gaulle, Jacques Lacan, Christian Dior, Martin Bouygues, Carlos Ghosn ou François-​Henri Pinault. Le jour­na­liste Philippe Tesson et l'ancien ministre de l'Éducation natio­nale Jean-​Michel Blanquer ont éga­le­ment étu­dié entre ses murs. En 2022, il était pre­mier du clas­se­ment des meilleurs lycées de France du Figaro, avant de pas­ser der­rière Louis-​le-​Grand en 2023.

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