Des élèves anglaises ont lancé une pétition, le 27 mai, pour exiger le retrait des tenues d’écolières dans les sex-shops anglais ainsi que dans les vidéos pornographiques, afin de lutter contre l'hyper-sexualisation des jeunes filles et de leur uniforme.
L’érotisation de l’uniforme scolaire n’est pas une première. La tenue d’écolière est un objet de fantasme, qu’on retrouve facilement aux rayons des déguisements dans les sex-shops ou dans des jeux de rôles pornographiques plutôt pervers. Un intérêt pour la jupe plissée et la petite chemise blanche qui n’est pourtant pas sans conséquence pour les principales concernées, les écolières, souvent mineures.
Pour dénoncer un phénomène qui glamourise les actes sexuels avec des enfants, des étudiantes de la Sandbach High School et Sixth Form College dans le Cheshire (nord-ouest de l’Angleterre) ont lancé une pétition le 27 mai dernier. Elles y interpellent les autorités : « Nous exhortons le gouvernement à rendre illégal l’affichage et la vente d’uniformes scolaires dans les sex-shops pour mettre fin à la sexualisation des enfants. Nous pensons également qu’il est vital pour la pornographie d’interdire l’affichage de vidéos où les uniformes scolaires sont portés comme déguisement. »
Des écolières harcelées dans la rue
En effet, au-delà de la fétichisation d’un ensemble qu’elles doivent mettre tous les jours, les jeunes filles à l’origine de la pétition tentent d’alerter sur les dérives qu’une telle sexualisation provoque. L’ensemble pourtant basique en devient parfois très gênant à porter pour les étudiantes, de plus en plus accostées dans la rue. Un chiffre édifiant souligne cette crainte : 35% des jeunes filles au Royaume-Uni ont déjà été harcelées en public alors qu’elles portaient leur uniforme obligatoire. Soit une fille sur trois, selon l’étude menée par l’ONG Plan International en 2018.
Soutenues par leurs professeur·es, les élèves de la Sandbach High School ont alors pris seules cette initiative pour tenter de mettre fin aux sifflements dans la rue, aux regards insistants, aux injures obscènes, voire même aux menaces de viols auxquelles elles sont confrontées. Une d’entre elles témoigne auprès de The Independent : « Des amies ont reçu de nombreux commentaires d’hommes dans les transports en commun leur disant qu’ils aiment leurs jupes courtes et qu’elles devraient enlever leurs collants. Ces hommes étaient aussi bien des jeunes garçons de 13 ans que des hommes autour de la soixantaine », confie Hannah, elle-même ayant été menacée de viol sur le chemin de sa maison. « Mon uniforme n'est pas un costume et je devrais être traitée comme un être humain, que ce soit quand je rentre chez moi à pied, quand je prends le bus ou simplement quand je vais à l'école », ajoute l’adolescente au média britannique.
Le cadre enseignant de Sandbach High est partisan d’une telle pétition, que la plupart a d’ailleurs déjà signée, comme le rapporte le média anglais Express. Aujourd’hui, la pétition a reçu plus de 3000 signatures. Mais elle a besoin d’atteindre 10 000 signatures pour que le gouvernement envisage de répondre à la demande, et 100 000 pour que le sujet soit considéré en débat au Parlement…