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(©Illustration Isabelle Motrot)

Série « Épifounie » – Multiorgasme en série

Série d’été « Épifounie », 1/​7

Cet été, Causette vous pro­pose de (re)découvrir sa série Épifounie qui s'intéresse, chaque mois dans le maga­zine, au récit d’un moment d’épiphanie sexuelle. Qu’il s’agisse d’un orgasme inou­bliable ou d’une période d’abstinence, c’est la chro­nique d’une pépite intime et poli­tique dans l’histoire éro­tique de chaque témoin. Pour ce pre­mier épi­sode, Sylvie découvre la mul­tior­gas­mie à plus de 50 ans.

Sylvie est une auxi­liaire de pué­ri­cul­ture de 57 ans. Elle a une cri­nière châ­tain, un sou­rire immense, un rire presque enfan­tin. Et aucune réti­cence à par­ler de ses expé­ri­men­ta­tions sexuelles. Le moment d’euphorie qu’elle a choi­si de racon­ter n’a rien à voir avec un sou­ve­nir de jeu­nesse. C’est le genre d’histoire qui donne chaud, de celles qui prouvent qu’on peut vivre des sen­sa­tions explo­sives et des émo­tions inat­ten­dues tout au long de sa vie intime.

La scène se passe l’année de ses 52 ans. Elle est alors en couple avec Vincent, son deuxième mari, ren­con­tré quelques années après son divorce. Il a presque vingt ans de moins qu’elle. Au début, à cause de cet écart d’âge, et parce qu’elle vou­lait expé­ri­men­ter sa vie sexuelle de céli­ba­taire après un pre­mier mariage de vingt-​quatre ans dont sont nés deux enfants, Sylvie ne sou­hai­tait pas spé­cia­le­ment s’engager avec Vincent. Mais la pre­mière fois qu’ils font l’amour, ils res­sentent tous les deux l’envie de se dire je t’aime. Après quelques années de rela­tion, ils se marient. Au début, cer­taines per­sonnes de leur entou­rage désap­prouvent cette union. Mais le couple est fou amou­reux et, pour ne rien gâcher, très épa­noui dans sa vie intime. « Vincent a tou­jours été très concen­tré sur mon plai­sir pen­dant l’amour », retrace Sylvie.

Presque dix ans après leur ren­contre, un soir de semaine, les voi­là tous deux dans leur chambre, nus, sur le lit conju­gal. « Je me sens bien, déten­due. À ce moment-​là, je n’ai pas de contra­rié­té fami­liale ou pro­fes­sion­nelle. Peut-​être que j’ai plus lâché prise qu’à l’accoutumée », décrit-​elle. Ils s’embrassent et se caressent. « Il me fait un cun­ni­lin­gus, mais d’une façon dif­fé­rente de d’habitude. Je pense qu’il essaye autre chose, pour me don­ner plus de plai­sir. C’était un cun­ni très léger et déli­cat. » Sylvie sent l’orgasme mon­ter des pieds jusqu’à la racine des che­veux. Elle pour­suit la recons­ti­tu­tion de son épi­pha­nie : « Ça m’envahit com­plè­te­ment. Ça finit par explo­ser et par redes­cendre dou­ce­ment, sans vrai­ment retom­ber. Vincent ne s’arrête pas là et il conti­nue son cun­ni. Il prend le temps et il est atten­tif à mes réac­tions. Cette vague, qui me rem­plit, repart de nou­veau. J’ai des spasmes, des petites secousses. La vague remonte, redes­cend, puis remonte encore. Je m’aperçois qu’il n’y a pas de rémis­sion et que les mon­tées sont de plus en plus fortes. Ce sont des orgasmes qui s’enchaînent. Je dois en avoir dix en cinq minutes. Ça ne s’arrête jamais. »

Épuisée, au bout du dixième…

La quin­qua­gé­naire n’a jamais res­sen­ti cela aupa­ra­vant. C’est dérou­tant pour elle, car contrai­re­ment à l’orgasme « unique », elle sent qu’elle n’a aucun contrôle sur la situa­tion. Alors que les mon­tées orgas­miques vont cres­cen­do et sont de plus en plus puis­santes, Sylvie finit par deman­der à son com­pa­gnon de s’arrêter. Elle est vidée de toute son éner­gie. Les pre­mier, deuxième et troi­sième orgasmes étaient gérables, mais arri­vée au dixième – excu­sez du peu –, elle est épui­sée. Le couple conti­nue à faire l’amour. Après leurs ébats, ils débriefent sous la couette. « C’était des orgasmes ? », demande Vincent. Sylvie lui dit que oui, et son mari est ravi. « Il m’explique qu’il a essayé de faire dif­fé­rem­ment, plus dou­ce­ment, avec moins de pres­sion. C’est un moment mar­quant. Je pense que ça a ren­for­cé notre conni­vence, car c’est quelque chose que je n’ai par­ta­gé qu’avec lui », résume-​t-​elle. Sylvie, qui a eu de nom­breuses expé­riences sexuelles, n’imaginait

pas décou­vrir de nou­velles choses sur son corps après 50 ans. « J’étais déjà méno­pau­sée. C’est un mythe de dire que la sexua­li­té s’arrête à ce moment-​là. Moi, j’ai tou­jours autant de libi­do. Je crois que je suis indé­crot­table ! » Quand Sylvie a par­lé de son expé­rience de la mul­tior­gas­mie sur son compte Instagram, @plaisir_libere, d’autres femmes lui ont deman­dé com­ment par­ve­nir à ce nir­va­na. « Il ne faut pas incri­mi­ner les hommes, mais quand même, le secret, c’est l’écoute du par­te­naire », pense Sylvie.

Plaisir intense et partagé

Aujourd’hui, elle et Vincent sont ensemble depuis quinze ans. Leur désir est tou­jours bien pré­sent, voire brû­lant. Depuis cette pre­mière fois, ils s’octroient ce moment mul­tior­gas­mique à chaque occa­sion. « Ce n’est pas indis­pen­sable, mais comme son plai­sir passe par le mien, il aime voir l’état dans lequel ça me met. J’ai par­fois eu vingt ou trente orgasmes d’affilée ! », fan­fa­ronne Sylvie. Sans en faire le pas­sage obli­gé d’une sexua­li­té accom­plie, elle est per­sua­dée que toutes les per­sonnes munies d’une vulve ont un poten­tiel orgas­mique que l’on peut explo­rer à l’infini, si on en a envie. « Je pense que la mul­tior­gas­mie som­meille en cha­cune d’entre nous », assure-​t-​elle. Amen !

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