Ce mercredi, à l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie, le ministère de l'Éducation nationale dévoile une nouvelle campagne de sensibilisation, composée d'une affiche, d'un guide d'accompagnent à l'usage de l'ensemble des personnels et d'un service d'écoute et d'aide à distance.
« Ici on peut être soi. » Pap Ndiaye lance, ce mercredi, une nouvelle campagne de prévention et de sensibilisation contre les LGBTphobies, à l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie. L'idée est de s'adresser « à la fois aux élèves LGBT+ mais aussi à tous les élèves qui pourraient, pour quelque raison que ce soit, être empêchés de vivre pleinement leur identité, ainsi qu'à l'ensemble de la communauté éducative », selon le ministère de l'Éducation nationale. Une campagne d'affichage, un guide d'accompagnement à l'usage de l'ensemble des personnels et un service d'écoute et d'aide à distance sont mis en place 1. Ce dernier, géré par l’association partenaire du ministère SIS-association, s’adresse à la fois aux
élèves, à leurs proches et aux personnels. Il est géré « par des adultes formés à l’écoute et au conseil, qui agissent dans le respect de l’individu, sans jugement moral, de manière anonyme et confidentielle et qui sont également en mesure, si nécessaire, d’orienter la personne qui les sollicite vers les structures adaptées à chaque situation », affirme le ministère.
Quelques mois après le suicide du jeunes Lucas, 13 ans, cible du harcèlement homophobe de certain·es de ses camarades, le ministère a voulu réagir. Il souhaite notamment « engager une dynamique positive en matière de climat scolaire en portant l’idée que l’école est un lieu de sécurité et de bien-être autant qu’elle est un lieu d’apprentissage », « donner toute leur place aux élèves LGBT+ au sein de la communauté éducative », « rappeler à l’ensemble de la communauté éducative leur responsabilité collective dans la lutte contre toutes les formes de discriminations et de violences » ou encore « développer des solidarités, notamment entre élèves, et favoriser l’engagement ».
« Tous les élèves, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, sont chez eux dans l’École de la République », affirme en résumé Pap Ndiaye sur Twitter, en partageant l’affiche de la campagne.
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« Créer un environnement bienveillant pour toutes et tous »
Dans son guide d’accompagnement, le ministère de l’Éducation nationale rappelle le rôle des collèges et des lycées, qui doivent s’efforcer « de créer un environnement bienveillant pour toutes et tous » : « Le déploiement de cette campagne de prévention et de sensibilisation doit s’inscrire dans une dynamique collective, transversale et dans le cadre de la lutte contre toutes les violences de genre et formes de discrimination. »
« L’ensemble de cette démarche collective est porté par la direction de l’établissement, poursuit-on dans le document. Celle-ci joue un rôle central en matière d’information des personnels et de coordination de l’équipe éducative. Il lui revient de rappeler aux personnels leur responsabilité en termes d’accompagnement et de protection des élèves LGBT+. » Dans le cadre de la campagne, il est conseillé de s'appuyer sur les élèves, notamment sur les délégué·es de classe, pour « favoriser leur engagement », de faire intervenir des associations pour « sensibiliser et responsabiliser les élèves » ou encore « de marquer des temps forts dans la lutte contre les discriminations ». Le 17 mai « peut être l’occasion de redonner, chaque année, de la visibilité à la campagne ou de créer une opération spécifique de sensibilisation ».
Le guide d'accompagnement souligne aussi l'importance pour les membres de la communauté éducative de savoir réagir face aux violences homophobes et transphobes. Le document détaille des exemples d'agissements LGBTphobes (comme l'outing, le fait de dévoiler l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne sans son consentement, les insultes type "PD" ou "gouine", les blagues alimentant des stéréotypes, le refus d'utiliser le prénom d'usage des personnes trans…), les manières de mieux les identifier et surtout comment accompagner les victimes. Enfin, le ministère rappelle que « les agissements homophobes et transphobes doivent se voir apporter des réponses
adaptées à la fois plus systématiquement et plus fermement ».
Dans son rapport annuel sur les LGBTIphobies, l'association SOS homophobie affirme avoir reçu 68 témoignages rapportant des situations de haine dans le milieu scolaire, sur 1506 témoignages récoltés.
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- ecoute.contrelhomophobie.org – est mise à disposition et accessible par téléphone 0 810 20 30 40 ou 01 41 83 42 81, tous les jours de 8h à 23h, par courrier électronique et par
chat[↩]