sasun bughdaryan dLfwYP33vi4 unsplash
© Sasun Bughdaryan / Unsplash

Maladies chro­niques : une per­sonne sur six confron­tée à des dis­cri­mi­na­tions au travail

Le 16ème Baromètre des dis­cri­mi­na­tions dans l'emploi pré­sen­té par la Défenseure des droits s'intéresse cette année aux mala­dies chro­niques dans le cadre pro­fes­sion­nel et tire des conclu­sions inquiétantes.

La part de la popu­la­tion souf­frant d'une mala­die chro­nique devrait atteinte 25% en 2025, il s'agit donc d'un enjeu d'égalité au tra­vail, selon la Défenseure des droits, Claire Hédon, dans son rap­port. Or, selon cette enquête, réa­li­sée en avril 2023 sur 3000 indi­vi­dus, les per­sonnes atteintes de mala­die chro­nique sont davan­tage stig­ma­ti­sées au tra­vail : 55 % des per­sonnes malades déclarent ain­si avoir vécu une situa­tion de har­cè­le­ment moral dans l’emploi, contre 35 % pour le reste de la popu­la­tion active. Plus la mala­die est visible, plus ces risques sont accrus. Et ce, en dépit de la loi : la Convention inter­na­tio­nale des droits des per­sonnes han­di­ca­pées (CIDPH) inter­dit en effet toute dis­cri­mi­na­tion fon­dée sur le handicap. 

Peu de sou­tien et de solidarité

Cette stig­ma­ti­sa­tion conduit les travailleur·ses concerné·es à dis­si­mu­ler leur mala­die ou leur han­di­cap lors des entre­tiens d'embauche : seule la moi­tié des malades ont infor­mé leur employeur·e ou supérieur·e hié­rar­chique de leur état de san­té et, par­mi ceux et celles qui ne l’ont pas fait, 40 % déclarent avoir peur des réper­cus­sions néga­tives. À rai­son, puisque qu'ils et elles n'obtiennent sou­vent pas l'aménagement de poste auquel ils et elles ont droit, en rai­son d'un refus de leur hié­rar­chie : 40 % des per­sonnes malades dont les pro­blèmes de san­té sont connus de leur employeur·e et de leur supérieur·e ne béné­fi­cient du sou­tien et de la com­pré­hen­sion ni de l’un·e ni de l’autre. Selon l'étude, la mala­die chro­nique a éga­le­ment un effet repous­soir sur la socia­bi­li­té avec les col­lègues : les salarié·es concerné·es déclarent ain­si que les rela­tions avec leurs col­lègues pâtissent de leur maladie. 

Dans le cas des femmes, celles atteintes d'endométriose (qui tou­che­rait une femme sur dix) souffrent de la mécon­nais­sance et de l'invisibilisation de leur mala­die. L'une des femmes inter­ro­gées dans l'enquête témoigne : "Même si on parle beau­coup aujourd'hui de l’endométriose, qu’on en parle à la TV, que le gou­ver­ne­ment s’est aus­si empa­ré du sujet, je trouve que les employeurs (…) ne com­prennent pas vrai­ment com­ment un pro­blème de règles peut ame­ner à ça, et du coup, on est sou­vent un petit peu pas prise au sérieux, on pense qu’on est trop sen­sible, trop douillette, un peu fai­néante. (…) J’avais tel­le­ment peur de perdre mon CDD, que des fois je ne disais rien, je me débrouillais, c’était com­pli­qué mais voi­là. Je n’ose pas trop en par­ler parce qu’on sent que les gens ne com­prennent pas."

Partager
Articles liés
Causette bandelettes CMJN

Fuites uri­naires : gare aux bandelettes

Les bandelettes sous-urétrales font partie des traitements de référencepour lutter contre l’incontinence urinaire d’effort chez les femmes. Pourtant, ces dispositifs peuvent entraîner de graves complications et ne sont pas conçus pour être retirés.

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.