Le ministre de la Santé François Braun a annoncé ce mercredi, dans les colonnes du quotidien gratuit 20 Minutes, que la contraception d'urgence sera prochainement disponible gratuitement et sans ordonnance en pharmacie.
Renforcer la protection de la santé reproductive des femmes. C'est l'objectif du nouveau ministre de la Santé François Braun, qui annonce, ce mercredi, dans 20 Minutes, que la pilule du lendemain sera prochainement distribuée gratuitement et sans ordonnance en pharmacie.
Jusque-là, la contraception d'urgence était gratuite et sans ordonnance pour les mineures, et gratuite sur prescription pour les 18–25 ans. Pour les femmes âgées de 26 ans et plus, elle était remboursée à hauteur de 65 % par l'Assurance maladie avec une prescription, rappelle le site Service Public de l'administration française. « Il nous fallait lutter contre les difficultés d’accès à la contraception d’urgence, car on sait que son efficacité est maximale dans les 24 heures qui suivent le rapport à risque de grossesse », a‑t-il expliqué dans les colonnes du quotidien gratuit.
L'ancien urgentiste a également abordé la contraception masculine, indiquant qu'il allait saisir la Haute Autorité de santé pour disposer de recommandations des autorités scientifiques. « Mais renforçons d’abord la protection des femmes, puis nous ouvrirons à partir de l’année prochaine, en fonction des données scientifiques, plus largement, si nécessaire, à la contraception masculine », a‑t-il précisé.
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Gratuité du dépistage des IST
Constatant une recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST) et afin de « casser cette dynamique », François Braun a également annoncé à 20 Minutes que « le dépistage des IST sera gratuit et sans ordonnance jusqu’à 26 ans, pour les jeunes, qui font partie de la population la plus touchée par ces infections ». Le dépistage, jusque-là uniquement gratuit pour le VIH depuis le 1er janvier 2022, sera donc étendu à toutes les IST « pour lutter le plus précocement possible contre cette reprise des infections ». Cette avancée sera, comme pour la gratuité de la pilule du lendemain, inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2023.
Le ministre de la Santé estime également que « tous les axes de prévention doivent être améliorés », notamment en matière de santé sexuelle. Concernant la prévention à l'école et dans un contexte de non-respect chronique de la loi prévoyant trois séances annuelles d'éducation à la sexualité, il a précisé avoir des discussions avec ses collègues du gouvernement, notamment le ministre de l'Éducation national Pap Ndiaye « sur la problématique de la santé scolaire et de la santé universitaire ».
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« Alors que la société tend à se replier sur ces questions et que les remises en cause du droit à l’avortement constatées dans certains pays nous interpellent, il apparaît plus que jamais indispensable de mettre ces questions d’éducation sexuelle au cœur de notre réflexion », a‑t-il conclu.