Cette adaptation libre et 100 % féminine de Sa Majesté des mouches, roman culte de William Golding, est totalement addictive.
Il est des séries qui se consomment, d’autres qui se dégustent : celle-ci se dévore ! Et l’on ne dit pas cela uniquement parce qu’un soupçon de cannibalisme plane tout le long de son récit génialement sinueux. De fait, cette adaptation libre – 100 % féminine – de Sa Majesté des mouches, roman culte de William Golding, est totalement addictive. Une réussite de bout en bout.
L’argument est assez simple au départ : Yellowjackets raconte l’épopée des membres d’une équipe de foot féminine, juste après le crash de leur avion en pleine montagne (elles sont alors adolescentes) et vingt-cinq ans après… Un survival de plus direz-vous ? Pas vraiment ! Certes, il y est question de survie, de solidarité et/ou d’instincts plus primaires, mais aussi de trauma et de secret puisque la narration, idéalement mystérieuse, oscille entre passé (1996) et présent (aujourd’hui). D’une qualité d’écriture rare, cette série américaine s’éloigne donc assez vite de ses grands modèles (Lost, par exemple) pour proposer un mélange habile, original, parfois brutal, de fantastique (un soupçon), d’horreur (un peu), de récit d’apprentissage (davantage) et de thriller psychologique (beaucoup).
Outre son suspense diabolique, c’est bien le parcours intime et émotionnel de ses héroïnes qui nous tient en haleine au fond ! D’autant qu’elles sont interprétées par des actrices de première classe (Christina Ricci et Melanie Lynskey en tête). Ultime raison d’engloutir ces dix épisodes : ils dépoussièrent nombre d’archétypes féminins qui se bousculent d’ordinaire dans ce genre de shows.
Yellowjackets, d’Ashley Lyle et Bart Nickerson. Série de 10 épisodes de 52 min. À partir du 3 mars, sur Canal+ et disponibles sur MyCanal.