Nos recommandations séries à binge-watcher tout l'été : une comédie policière rocambolesque, une série où les rôles de genre sont inversés, et une histoire sur la mystérieuse Irma Vep.
Irma Vep, laissez-vous vamper !
Mazette ! Quel bonheur ce récit qui emboîte les intrigues, les personnages, les décors, les époques et les clins d’œil ! Portée par un casting de choix, tourbillonnante d’humour et d’invention, Irma Vep est la minisérie à ne pas manquer cet été. Celle qui vous redonnera le goût des feuilletons d’antan, tout en vous immergeant dans le petit monde brindezingue du cinéma…
Produite par HBO, créée et réalisée par Olivier Assayas (Sils Maria, Personal Shopper), Irma Vep est l’adaptation, en huit épisodes, de son film éponyme (sorti en 1996, avec Maggie Cheung). Habile, elle suit le parcours de Mira (subtile Alicia Vikander), une star américaine de blockbusters qui, à la suite d’une rupture sentimentale, décide de venir en France pour se réinventer. Au programme : incarner la sulfureuse Irma Vep, toute première vamp du 7e art, dans le remake sériel d’un classique du cinéma muet, Les Vampires. Jalonné de problèmes d’argent, d’intrigues amoureuses et de crises d’ego (Vincent Macaigne est génial dans le rôle du réalisateur inquiet accro aux médocs), ce tournage va vite s’avérer chaotique. Voire des plus troublants…
Et pour cause ! Irma Vep racontant la fabrication d’une série, Olivier Assayas ne cesse de jouer avec le doux vertige de la mise en abyme. Mêlant images et formats, il n’a pas son pareil pour faire dialoguer le cinéma premier (muet, d’une grande liberté) avec celui d’aujourd’hui (Hollywood, ses dollars, ses films calibrés), interrogeant finement le statut des actrices. À la fois ludique et délicat, son récit parvient même à nous émouvoir. Par-delà ses jeux d’artifices, il raconte bel et bien la renaissance d’une femme…
Irma Vep, d’Olivier Assayas. Série de 8 épisodes de 55 min. Sur OCS City, le mardi à partir du 7 juin et jusqu’au 26 juillet, et en replay.
Des gens bien ordinaires
« Une création décalée » : voilà comment Canal+ présente Des gens bien ordinaires, la nouvelle minisérie d’Ovidie. Décalée… C’est peu de le dire ! Toujours aussi affûtée, la réalisatrice-autrice nous balade d’emblée de l’amphithéâtre d’une fac au plateau d’un tournage de film X. Son jeune héros (interprété par Jérémy Gillet, découvert dans la série Mytho) est un étudiant qui entame une carrière dans le porno pour choquer ses parents. Une nuance de taille complète ce tableau déjà bien corsé : l’intrigue se déroule dans un monde dystopique, puisque, ici, ce sont les femmes qui tiennent les rênes de l’industrie pornographique. La série repose sur l’inversion des genres et des rapports de domination, et c’est assez amusant quand ce n’est pas légèrement malaisant (à dessein) !
Des gens bien ordinaires, d’Ovidie. Série de 8 épisodes de 9 à 17 min. Sur Canal+ et MyCanal.
Only Murders in the Building (S2)
Vous aimez les comédies policières ? Mieux encore : vous êtes fan de Meurtre mystérieux à Manhattan, de Woody Allen ? Alors la série Only Murders in the Building est faite pour vous. Située dans un immeuble luxueux à New York, propulsée par un trio d’enquêteurs amateurs excentriques, évidemment passionnés de faits divers, cette création de l’humoriste Steve Martin est une pépite. Portée par le comédien septuagénaire, mais aussi par la toute jeune Selena Gomez et par Martin Short, elle associe effrontément baby-boomeurs et millennials pour mieux distiller humour macabre et mélancolie. Un combo gagnant : après le succès de la saison 1 l’an passé, la saison 2 débarque le 28 juin sur Disney+ avec, en prime, de nouveaux personnages incarnés par les brillantes Amy Schumer et Shirley MacLaine. On s’en réjouit d’avance !
Only Murders in the Building (saison 2), de Steve Martin et John Hoffman. Série de 10 épisodes de 30 min. À partir du 28 juin sur Disney+.