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Aidy Bryant (au centre) dans « Shrill », série hautement body positive. © A.Riggs/Canal+ Séries

La sélec­tion de décembre 2019

Le must du mois

Shrill, de Lindy West

Annie, tren­te­naire toute mignonne, veut chan­ger de vie mais pas de corps… Quoiqu’en pensent sa mère (qui la culpa­bi­lise), son boss (qui la tyran­nise), son petit ami (qui évite soi­gneu­se­ment de la pré­sen­ter à ses potes) et une prof d’aérobic (qu’elle croise au détour d’un café bran­ché de Portland, aux États-​Unis).
De fait, Annie est en sur­poids. Et ça les dérange. Obnubilés par leurs sté­réo­types, ils ne voient pas à quel point elle est fine mouche et pétillante. Alors un jour, lasse de cette gros­so­pho­bie ambiante, l’adorable Annie publie une tri­bune inti­tu­lée « Hello, I’m fat » (« Salut, je suis grosse ») sur son blog. Histoire de racon­ter les remarques bles­santes qui ponc­tuent son quo­ti­dien. Mais aus­si d’envoyer pro­me­ner tous ces dik­tats à la noix. Histoire, au fond, d’arrêter de s’excuser et de prendre, enfin, le contrôle de sa vie…
Attention, pas d’erreur ! Si Shrill, série amé­ri­caine, est réso­lu­ment body posi­tive, prô­nant l’acceptation de soi tout au long de ses six épi­sodes, elle n’est jamais prêchi-​prêcha. Sa recette ? D’abord, une actrice for­mi­dable pour incar­ner Annie : la sub­tile Aidy Bryant, tout droit sor­tie du Saturday Night Live, show légen­daire – et cor­ro­sif – de la chaîne NBC. Ensuite, des dia­logues affû­tés. Souvent très drôles. Tout comme sa gale­rie de per­son­nages d’ailleurs. Et enfin, une façon unique de mon­trer – donc de célé­brer – la diver­si­té des corps, des genres, des cultures et des cou­leurs de peau. Comme si de rien n’était. L’épisode de la pool-​party est, à cet égard, suc­cu­lent ! En clair, Shrill est une dra­mé­die gen­ti­ment révolutionnaire. 

Shrill, de Lindy West. Série de 6 épi­sodes de 26 min. À par­tir du 23 décembre 2019 sur Canal+ Séries.

À sur­veiller

La Foire aux vani­tés, de Gwyneth Hughes

Très connu outre-​Manche, un peu moins en France, le roman-​fleuve de William Makepeace Thackeray a fait l’objet de moult adap­ta­tions. Et ça n’est pas un hasard ! Quand bien même La Foire aux vani­tés (Vanity Fair, en ver­sion ori­gi­nale) se déroule à Londres, au début du XIXe siècle, les thèmes qui le tra­versent conti­nuent de nous inter­pel­ler. Tout comme sa dimen­sion sati­rique. La tra­jec­toire de son héroïne, une aven­tu­rière très futée, prête à tout pour avan­cer dans une socié­té figée dans ses castes… et sa vani­té, est loin d’être ana­chro­nique ! Certes, cette nou­velle série bri­tan­nique est moins mor­dante que sa ver­sion ori­gi­nale, mais elle ne manque ni de panache ni de rythme. Joliment ‑boos­tée, il est vrai, par le talent ‑d’Olivia Cooke. Brillante dans le rôle principal. 

La Foire aux vani­tés, de Gwyneth Hughes, d’après le roman de William Makepeace Thackeray. Série de 7 épi­sodes de 45 min. Les 12 et 19 décembre 2019 sur Arte.

En replay

Unbelievable, de Susannah Grant

S’inspirant d’une his­toire vraie, Unbelievable est tout bon­ne­ment l’un des meilleurs thril­lers de l’année ! Extrêmement bien construite, réa­li­sée et inter­pré­tée (notam­ment par Toni Collette et Merritt Wever, for­mi­dable duo de flics anta­go­nistes), cette mini­sé­rie amé­ri­caine démarre sur la dépo­si­tion de Mary, 18 ans, qui vient de se faire vio­ler. Assez vite, la parole de cette ado fra­gile est mise en doute. Peu à peu, elle va même être accu­sée de faux témoi­gnage par les poli­ciers. Ellipse… Trois ans après, deux détec­tives femmes se mettent à enquê­ter sur un vio­leur qui, curieu­se­ment, opère de la même façon que l’agresseur de Mary… Tout pas­sionne ici. Le sujet : quid de l’accueil et de la prise en charge d’une vic­time de viol ? Et le point de vue : uni­que­ment celui des femmes, pour chan­ger. Une pro­fonde huma­ni­té se dégage de ce récit impeccable. 

Unbelievable, de Susannah Grant. Série de 8 épi­sodes de 45 min. Disponible sur Netflix.

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