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Ali Barter. © K.Hibberd

La sélec­tion de novembre 2019

Hello, I’m Doing My Best, d'Ali Barter

Sa voix juvé­nile pour­rait lais­ser croire à une gen­tille chan­teuse dia­phane, il n’en est rien. En 2017 déjà, Ali ­Barter, dans sa chan­son Girlie Bits, s’élevait contre ce qu’on attend sup­po­sé­ment d’une chan­teuse rock : la fémi­ni­té dans le look comme dans les gui­tares. Après une enfance à pra­ti­quer le chant clas­sique, son ado­les­cence fut pla­cée sous le signe d’excès en tous genres : elle assure avoir été une belle fou­teuse de merde. Elle aborde la tren­taine avec un deuxième album pop-​rock à l’énergie revi­go­rante, aux gui­tares tran­chantes et aux tem­pos toniques. Un rock simple et direct, quelque part entre les Bangles et Courtney Love. Dans Hello, I’m Doing My Best, ses textes explorent la femme qu’elle est aujourd’hui, ses rela­tions aux autres, à l’excès, à son corps. Et sur tous ces sujets… elle fait de son mieux. É. H.

Hello, I’m Doing My Best, d’Ali Barter. Inertia Music Pias. 

Confessions, de Philippe Katerine

Hourra ! Katerine se confesse. Pour son dixième disque, l’électron libre le plus déli­cat de la pop fran­çaise redouble d’inventivité. Si le for­mat chan­son est res­pec­té (dix-​huit mor­ceaux de quelques minutes), le chan­teur s’autorise toutes sortes d’interruptions pour intro­duire ici une voca­lise, là un extrait sonore ou une envo­lée poé­tique. La liber­té est totale, l’impertinence artis­tique com­plète. L’homme, on le sait, est un poète qui endosse volon­tiers le cos­tume de bouf­fon du roi pour mieux faire pas­ser ses réflexions extrê­me­ment lucides : sur le racisme « Je n’ai jamais été contrô­lé parce que je suis blond… » (Blond), l’homosexualité (88 %) ou l’amour pater­nel (Aimez-​moi) dans un réjouis­sant patch­work de styles et de mélo­dies. Cerise sur le gâteau, Katerine convie ici de nom­breux invi­tés plus ou moins sur­pre­nants : Camille, Gérard Depardieu, Gonzales, Angèle, Lomepal… Se lais­ser por­ter pour mieux appré­cier, l’expérience est unique. C. E.

Confessions, de Philippe Katerine. Cinq7. Sortie le 8 novembre 2019.

O Céu é Velho Há Muito Tempo, de Lucas Santtana

Né en 1970 à Salvador de Bahia, au Brésil, Lucas Santtana a débu­té en accom­pa­gnant Caetano Veloso ou Gilberto Gil, les maîtres de la bossa-​nova, avant de creu­ser un che­min musi­cal plus personnel. 

Illustré d’ambiances et de dia­logues enre­gis­trés dans des halls d’aéroports et d’hôtels, son pré­cé­dent disque était le car­net d’un voyage musi­cal ima­gi­naire. Il y fai­sait usage exclu­si­ve­ment d’instruments élec­tro­niques. Aujourd’hui, pour évo­quer son pays, aux prises avec une sérieuse régres­sion poli­tique, le chan­teur a déci­dé de reprendre le flam­beau de la tra­di­tion. Dans la sobrié­té épu­rée de la for­mule guitare-​voix, chère à la bossa-​nova, O Céu é Velho Há Muito Tempo (Le ciel est vieux depuis long­temps) résonne comme un mer­veilleux retour vers le pas­sé. Tout en grâce et déli­ca­tesse, cette col­lec­tion de chan­sons pleine d’espoir est un clin d’œil déli­cieu­se­ment intem­po­rel à une époque plus insou­ciante. C. K.

O Céu é Velho Há Muito Tempo, de Lucas Santtana. No Format/​Idol.

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