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La play­list fémi­nine idéale d'Anne Sylvestre

On connaît d’elle ses textes drôles ou graves, mais tou­jours poé­tiques et enga­gés. Beaucoup moins son côté déni­cheuse de talents. Pour Causette, elle raconte ces artistes qu’elle a décou­vertes – ici dans un caba­ret, là dans un bis­trot – et qu’elle pré­sente comme des sœurs ou des cou­sines… à l’évidence, y a un air de famille !

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© Frédéric Stucin/​/​pasco

Voilà soixante ans qu’Anne Sylvestre chante. C’est pas don­né à tout le monde, une lon­gé­vi­té pareille. Et pour­tant, à ses débuts, elle s’est bat­tue, Anne, pour exer­cer son art. Et deve­nir une « auteure-​compositrice-​interprète », comme elle dit. Car, dans les années 1970, une femme, ça ne chan­tait pas, ou alors les textes des hommes. Mais, elle, elle en avait des choses à dire ! Alors elle s’est impo­sée, sur les scènes des caba­rets, avec sa gui­tare. À La Colombe, d’abord, puis au Cheval d’or, à La Contrescarpe, au Port du salut, Chez Moineau et aux Trois Baudets, à Paris. Et, depuis soixante ans, elle fait entendre sa voix. Si ses célèbres comp­tines, Les Fabulettes, ont ber­cé nos oreilles d’enfant, elle a aus­si pro­fon­dé­ment mar­qué la chan­son fran­çaise avec de fabu­leuses his­toires d’amour et de ten­dresse. Mais, sur­tout, Anne Sylvestre s’indigne. Anticléricale, anti­mi­li­ta­riste (contre la guerre d’Algérie), elle a défen­du et défend tou­jours la cause éco­lo­gique, s’insurge contre le racisme et se mobi­lise inlas­sa­ble­ment pour la liber­té des femmes. Elle a, à toutes les époques, pré­cé­dé dans ses textes les mou­ve­ments de socié­té, notam­ment le droit à l’avortement dans sa déchi­rante chan­son "Non, tu n’as pas de nom", écrite dans les années 1970. S’il est une chan­teuse en France à avoir chan­té les femmes, leurs vies, leurs dif­fi­cul­tés, les injus­tices dont elles sont par­fois ­vic­times, c’est bien elle.

Aujourd’hui, Anne Sylvestre a 81 prin­temps, vit dans le XXe arron­dis­se­ment de Paris.[…]

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