Le film de l'Argentin Pablo Agüero sort ce mercredi 25 août en France, après avoir été plébiscité en Espagne.
Voilà une histoire insensée ! Une histoire qui semble fantastique, car elle foisonne de forêts, de falaises et de flots impétueux, quand elle n’est pas jalonnée d’ombres et de lumières antagonistes. Mais une histoire bien réelle pourtant et qui demeure brûlante.
Les Sorcières d’Akelarre nous transportent en 1609 dans un village de pêcheurs du Pays basque ; là-même où Anna, 17 ans, et cinq de ses amies sont brusquement arrêtées, à l’aube, par les cavaliers du juge Pierre de Rosteguy de Lancre. Missionné par le roi, ce dernier veut « purifier » la région de ses « démons ». Ils les accusent donc d’un crime dont elles ignorent tout : la sorcellerie. Quoi qu’elles disent, il les considère comme des sorcières. Il ne leur reste plus qu’à le devenir…
Inutile de mégoter : chaque plan de ce récit inflammable éblouit, porté par une photo ardente et des comédiennes puissantes. Tour à tour nerveuses, radieuses, malicieuses, ces jeunes filles en feu finissent par gagner… à leur façon. De fait, si ce film d’époque dénonce bel et bien la misogynie, l’abus de pouvoir, la mégalomanie (et la pensée unique), hier comme aujourd’hui, il n’oublie pas de célébrer les vertus de la sororité. Au nom de la liberté. Nul hasard s’il a reçu un accueil (critique et public) formidable dans l’Espagne féministe de 2021.
À n’en pas douter, le réalisateur argentin Pablo Agüero (Eva ne dort pas, Salamandra) nous donne à voir, ici, une histoire à la fois révoltante et captivante qui fait écho à nombre de tragédies actuelles à travers le monde.