Violences de genre : deux ans après son lan­ce­ment, l'application d'entraide The Sorority reven­dique 47 000 membres

The Sorority est une appli­ca­tion qui vient en aide aux vic­times de vio­lence. Ici, pas de numé­ro vert mais un bou­ton sur son télé­phone qui alerte les per­sonnes les plus proches pour sol­li­ci­ter leur sou­tien. Entre 150 et 200 alertes sont envoyées chaque mois via l'application.

IMG 2415
© The Sorority

« Depuis deux ans, on a construit une bonne base », se féli­cite auprès de Causette Priscillia Routier Trillard, créa­trice de l’application et asso­cia­tion The Sorority. Avec 47 000 adhérant·es, elle a de quoi en être fière de sa « base », qui lutte au quo­ti­dien contre les vio­lences faites aux femmes et aux per­sonnes LGBTQIA+. 

Si vous êtes vic­time d'une aggres­sion et avez télé­char­gé l'appli sur votre télé­phone, il vous suf­fit d'appuyer deux secondes sur un bou­ton pour qu'une alerte soit lan­cée aux membres de la com­mu­nau­té les plus proches géo­gra­phi­que­ment. Ces utilisateur·rices, pas spé­ci­fi­que­ment formé·es à l'accompagnement des vic­times de vio­lences, écoutent, sou­tiennent, informent si besoin des démarches pour por­ter plainte, voire pro­posent une mise à l'abri en cas d'urgence. Ainsi, sur The Sorority, vous pou­vez être l'écoutante et un jour, si besoin, celle que d'autres aide­ront. Selon les sta­tis­tiques recueillies par The Sorority, entre 150 et 200 alertes sont envoyées chaque mois via l'application, une ten­dance à la hausse au fur et à mesure que la com­mu­nau­té grandit. 

Lors d’un entraî­ne­ment orga­ni­sé tous les mois pour s’assurer du bon fonc­tion­ne­ment de l’application, une membre de Neufchâtel a reçu « cinq réponses immé­diates !, indique la béné­fi­ciaire dans son retour d'expérience. Ça m’a fait chaud au cœur toute cette bien­veillance. » Priscillia Routier Trillard éta­blit une moyenne de 10 prises de contact en une minute, mes­sage ou appel. Et d’ajouter, fière de sa com­mu­nau­té : « Il y en a même qui se déplacent » pour ne pas lais­ser seule la per­sonne qui vient de deman­der de l'aide.

Assurer la sécu­ri­té en France et au-delà

Déjà 118 fémi­ni­cides sont recen­sés pour l’année 2022. 93 000 femmes déclarent chaque année être vic­times de viol ou de ten­ta­tive de viol, d’après le minis­tère de l’Intérieur. Face aux ter­ribles chiffres carac­té­ri­sant les vio­lences de genre, Priscillia Routier Trillard ima­gine The Sorority (La soro­ri­té, soit la fra­ter­ni­té au fémi­nin) en 2019. Septembre 2020 : l’appli est lan­cée. Les ins­crip­tions des membres sont vali­dées à la main, avec pho­to, véri­fi­ca­tion de la carte d’identité et des réseaux sociaux, avec pho­to, véri­fi­ca­tion de la carte d’identité et des réseaux sociaux : « On veut s’assurer au maxi­mum qu’il n’y ait pas de maris vio­lents ou de poten­tiels har­ce­leurs. Ce qui compte, c’est assu­rer la sécu­ri­té. »

Ces 42 000 et des pous­sières pro­fils habitent par­tout. « Ce n’est pas une ques­tion de petite/​grande ville, explique-​t-​elle en mon­trant la carte des membres géo­lo­ca­li­sés, c’est là où il y a du bouche-​à-​oreille. Par exemple, on a un pôle de 25 membres dans un petit vil­lage du Nord. » « Je suis agréa­ble­ment sur­prise d’avoir eu des réponses mal­gré mon éloi­gne­ment d’une agglo­mé­ra­tion », se réjouit une uti­li­sa­trice de Sérent (56) lors d’une ses­sion d’entraînement.

En deux ans, cet un outil d’entraide fran­çais, s’est répan­du : Belgique, Suisse, Maroc ; mais aus­si « Espagne, Italie… Dans le monde entier ! La com­mu­nau­té fran­co­phone est puis­sante », s’extasie Priscillia Routier Trilla. The Sorority a depuis créé le réseau Save You, pour les Françaises de l’étranger vic­times de vio­lences intrafamiliales.

L’argent, nerf de la guerre

Qu’en est-​il des hommes hété­ros cis­genres, jusque-​là non accep­tés ? « C’est à venir », assure Priscillia Routier Trillard. « Il y aura l’option de conser­ver l’application en non-​mixité, ou d’accepter de l’aide d’hommes. » Quand ? Là est la ques­tion. Depuis le début, tout tra­vail sur The Sorority est béné­vole. Des fonds « com­mencent à arri­ver », mais il fau­dra encore attendre pour l’accès aux hommes non LGBTQIA+ ain­si qu’aux mineurs. « Nous, on est un outil. Mais la vie, ce n’est pas que l’appli. Si les hommes veulent aider, qu’ils nous croient quand on dit être vic­time. » Prochain pro­jet en vue : deve­nir un réseau social avec un fil d’actualités d’initiatives à impact pour ins­pi­rer les adhérant·es.

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.