La revue scientifique « The Lancet » a publié, dimanche 17 septembre, les résultats d’une enquête de terrain menée à Marseille auprès de femmes sans papiers : conclusion, elles sont nombreuses à avoir subi des violences sexuelles après leur arrivée en France.
Les violences sexuelles font partie intégrante du parcours migratoire des femmes : avant, pendant, après. C’est ce que confirme une nouvelle étude publiée dans The Lancet, menée entre le 1er octobre 2021 et le 31 mars 2022 sur un échantillon de 273 femmes et réalisée par l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille et la faculté de médecine d’Aix-Marseille. C’est l’une des premières à s’intéresser aux violences subies dans le pays d’accueil. En effet, 75 % des femmes de l’échantillon avaient déjà subi des violences sexuelles dans leur pays d’origine et 40 % des mutilations génitales. Selon le journal scientifique, sur les 273 femmes interrogées, 84 (26,3 %) ont également connu des violences sexuelles depuis leur arrivée en France et, parmi elles, 17 ont été victimes de viol. Les femmes ayant des antécédents de violences sexuelles, tout comme celles ne rejoignant pas un·e conjoint·e étaient les plus vulnérables aux violences à leur arrivée en France. Les femmes originaires d’Afrique de l’Ouest sont également le groupe le plus à risque, toujours selon l’enquête. Un autre facteur aggravant concerne les conditions d’accueil et en particulier l’absence de logement, susceptible de fragiliser encore plus les femmes sans-papiers et de les exposer aux violences.
Le Monde a recueilli les témoignages de huit femmes volontaires dans cette étude, dont celui de Fanta, 32 ans, qui a fui la Guinée-Conakry pour subvenir aux besoins de ses enfants. Arrivée à Marseille, elle raconte avoir subi des viols contre un logement dans un squat, preuve supplémentaire que les violences ne prennent pas fin à l’arrivée dans le pays d’accueil et à l’issue du parcours migratoire. C’est à lire ici.