Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, fait l’objet de deux plaintes pour viol, pour des faits qui auraient été perpétrés dans le cadre de sa fonction de gynécologue. Les deux plaignantes ont témoigné mercredi soir dans l’émission Quotidien.
Au lendemain de la révélation de l’existence de deux plaintes pour viol visant Chrysoula Zacharopoulou, nouvelle secrétaire d’État chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, lorsqu’elle était gynécologue, les récits se précisent. L’émission Quotidien a pu s’entretenir avec les deux plaignantes qui l’accusent de pénétration non consentie dans le cadre d’un examen médical, diffusant mercredi soir leur témoignage sur TMC.
La première femme a déposé plainte le 25 mai dernier, pour des faits datant de janvier 2016 à l’hôpital Trousseau à Paris. Elle raconte avoir refusé un toucher rectal, car elle ne se sentait « pas prête à cela ». Mais la gynécologue lui aurait imposé, affirmant qu’elle se trouvait dans son cabinet et que les choses se passaient « ainsi et pas autrement ». « Moi, je lui dis non. Je vois que je n’ai pas mon mot à dire et elle met son gant. Je me suis mise à pleurer. Puis elle est rentrée. Au moment du toucher rectal, j’étais totalement figée, je ne pouvais plus parler, je ne respirais plus, j’étais coupée de tout. Je pleurais en silence. J’ai dit que j’avais mal, elle m’a dit : “Non c’est bon, ce n’est qu’un toucher rectal” », a-t-elle expliqué à Quotidien.
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Une deuxième patiente, atteinte d’endométriose, a quant à elle porté plainte le 22 juin pour des faits datant de juin 2016. Elle affirme que lorsqu’elle se rend à l’hôpital, la salle d’attente est « pleine à craquer » et que « toutes les jeunes filles sortent du rendez-vous en larmes ». Au moment de son rendez-vous, elle assure que Chrysoula Zacharopoulou « commence un toucher vaginal sans un mot, sans rien [lui] dire, par surprise, ce qui [la] crispe complètement et [la] fait fondre en larmes directement […] sans [lui] demander son consentement ». « Dans un deuxième temps, elle procède à un toucher rectal sans mon consentement non plus, tout en ayant encore ses mains à l’intérieur de moi, donc c’est un toucher bimanuel, là pour le coup, j’éclate en sanglots parce que c’est brutal, violent et très douloureux. Je suis en état de sidération complet », ajoute-t-elle, précisant être encore aujourd’hui « dans un état post-traumatique très difficile à gérer ».
Figure de la lutte contre l’endométriose
Chrysoula Zacharopoulou est une gynécologue franco-grecque reconnue et engagée dans la lutte contre l’endométriose. Elle a notamment fondé en 2015 l’association Info-Endométriose avec l’actrice Julie Gayet et présenté le 11 janvier dernier un plan de stratégie nationale contre l’endométriose et les douleurs menstruelles à Emmanuel Macron.
Avant d’exercer ses fonctions politiques, elle a travaillé à l’hôpital Trousseau et à l’hôpital Tenon, sous la direction du médecin Émile Daraï, lui-même visé par une information judiciaire pour viols et définitivement démis de ses fonctions de chef du centre d’endométriose en décembre 2021. Le médecin a en effet été accusé de violences obstétricales et de viols par vingt-cinq patientes, dont les témoignages avaient notamment été recueillis par le compte twitter Stop aux Violences obstétricales & gynécologiques.
Quotidien affirme avoir récolté les témoignages de deux autres patientes qui auraient subi des mauvais traitements lors d’une consultation gynécologique. Ces dernières n’ont pas porté plainte. Le 27 mai, deux jours après le dépôt de la première plainte, une enquête a été ouverte par le parquet de Paris avec pour objectif de « déterminer si les faits sont susceptibles de tomber sous le coup d’une qualification pénale », rapporte le journal Marianne, qui a révélé l’affaire. Au micro de l’émission, la secrétaire d’État a affirmé ne pas avoir connaissance des deux plaintes la visant.