
Pour un peu, on serait passé à côté : mi-février, l’académie Goncourt a adoubé ses nouveaux membres, l’écrivaine Camille Laurens et l’essayiste Pascal Bruckner. C’est qu’il fallait pallier les départs de Bernard Pivot et de Virginie Despentes, qui ont démissionné cet hiver. Alors, quitte à renouveler l’institution, autant miser sur une figure iconoclaste. Et pour ça, quel meilleur candidat que Pascal Bruckner ?
Le fier représentant de la vieille élite germanopratine, qui prépare un nouveau livre sur le « bouc émissaire blanc », n’a pas seulement le mérite de pourfendre le « néoféminisme », les luttes des minorités ou la « dangereuse propagande » de Greta Thunberg. Défenseur invétéré de Roman Polanski, il en a aussi après #MeToo, Adèle Haenel et… Virginie Despentes. De plus, apprend-on dans un récent article du Monde, l’homme est bon vivant – un élément apparemment décisif pour ceux qui l’ont introduit à l’académie. Rien que pour ça, ça valait le coup de remplacer une Despentes par un Bruckner, non ?