Une paire de seins pour vendre un canapé ou une émission destinée à rajeunir les vieilles peaux, passe encore. Mais une pub explicite pour les protections périodiques, là, faut pas pousser. Dans son dernier spot télévisé, dévoilé début octobre, la marque Nana a fait le pari, louable, de mettre en scène des images métaphoriques de la vulve (à base de coquillage, porte-monnaie et cupcakes animés), mais elle a aussi montré à la face du monde que le sang menstruel était non pas bleu… mais rouge. Bouhhhh… dégoûtant ! « Cette pub montre une image dégradante sur l’intimité de la femme [sic] », s’indigne une pétition, signée par près de 15 000 personnes à l’heure où nous écrivons, exigeant son retrait des écrans. Face au fruit du scandale, plus d’un millier de personnes a même saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel.
Un bad buzz lunaire, mais un gros coup de pub quand même pour Nana qui a été félicitée par Marlène Schiappa (secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes) herself pour sa campagne « Viva la vulva ». Dommage que la marque dont l’objectif affiché est de « libérer la parole » soit nettement moins prompte à le faire quand il s’agit de dévoiler ses petits secrets de fabrication. Un an et demi après la publication du rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur la sécurité des protections périodiques, qui recommandait aux fabricants d’en afficher la composition sur ses emballages, Nana indique franchir le cap « progressivement ». Très progressivement, si l’on en croit la liste – plutôt sommaire – de composants qui figure désormais sur ses paquets, sous des intitulés parfois très flous (du style « autres polymères » ou « super absorbant »). Pas trace non plus du glyphosate, que le magazine 60 millions de consommateurs avait retrouvé dans certains produits de la marque lors de son étude en mars. Tabou, vous avez dit tabou ?

Pub indisposante