
On savait la publicité sexiste dans ses messages. On sait désormais que les algorithmes qui régissent ces pubs le sont aussi. D’après un travail de recherche sur l’exposition des jeunes aux annonces sur le Web, une fille a beaucoup moins de chances qu’un garçon de voir une publicité en ligne pour une école du numérique.
La démonstration a été menée par Grazia Cecere (Institut Mines-Télécom), Clara Jean (université Paris-Sud), Fabrice Le Guel et Matthieu Manant (Epitech). Ils ont orchestré cent une campagnes publicitaires sur Facebook pour promouvoir deux écoles d’ingénieurs, l’Efrei et l’Epitech, à destination des jeunes entre 16 et 19 ans. Verdict : les garçons ont davantage été incités à rejoindre ces écoles que les filles.
Pourquoi ? C’est simple : l’affichage d’une annonce varie en fonction du profil de l’internaute, mais aussi du budget qu’on lui a alloué, car les pubs qui ciblent les femmes sont facturées plus cher aux annonceurs. La raison ? Les femmes achetant davantage sur le Net, elles sont des proies de choix pour lesdits annonceurs… et vendues plus cher par les publicitaires qui ont bien compris le marché. Du coup, sans budget amélioré, pas de cible spécifique et on laisse faire l’algorithme. Lequel, par défaut, va cibler plutôt les hommes. Oh, que c’est ballot !