Game over pour les dictateurs ?

black computer mechanical keyboard with LED
© Emmanuel

Qui n’a jamais rêvé d’incarner un « dic­ta­teur » tel que Donald Trump ou de tru­ci­der ses conci­toyens à coups de Kalachnikov ? Grâce aux jeux vidéos comme Jesus strikes back, et autres Angry Goys 1 et 2, c’est désor­mais pos­sible. Pour le plus grand bon­heur des gamers fas­cistes et mas­cu­li­nistes de l’autre côté de l’Atlantique. Si tou­te­fois le déc(h)u pré­sident des États-​Unis ne vous convient pas, vous pou­vez opter pour toutes autres figures ico­niques de l’extrême droite, dis­pa­rues ou tou­jours de ce monde. Il y a l’embarras du choix entre Hitler (un clas­sique du genre), Poutine ou Bolsonaro, le pré­sident bré­si­lien, qui lui a son petit caprice per­so : tabas­ser des fémi­nistes, des sans-​abris ou des mili­tants LGBTQ + ! Mention spé­ciale pour Bolsomito 2k18 donc, on adore. Autres que de dan­ge­reux êtres humains de sexe fémi­nin, les cibles à atteindre dans ces dif­fé­rents jeux très dis­trayants ne sont autres que les anti­fa, les mon­dia­listes et les non moins mena­çants pro-​migrants. Vous pou­vez tran­quille­ment orga­ni­ser un atten­tat, en bon Brenton Tarrant que vous pou­vez être, le ter­ro­riste qui a assas­si­né 51 musulman.es à Christchurch en 2019. Ce der­nier s’est d’ailleurs fil­mé en plein mas­sacre comme un joueur de FPS ( first per­son shoo­ter). Sinon, le jeu pro­pose d’autres scé­na­rios, par exemple dans une boîte gay (nous avons la triste réfé­rence) ou des attaques contre des juifs ou des méde­cins pra­ti­quant l’avortement. Et pour­quoi pas un méde­cin juif, de gauche, trans­genre, qui pra­tique l’avortement, tant qu’à faire ?
L’extrême droite radi­cale s’immisce donc vicieu­se­ment dans le monde du gaming avec une pro­pa­gande en ligne bien étu­diée et à peine dis­si­mu­lée, à l’attention des geeks der­rière leur écran, en mal de convic­tion et en quête d’une per­son­na­li­té bien viri­liste. Pour ral­lier des joueurs en ligne à la cause supré­ma­tiste, rien ne vaut le concept de « ludi­fi­ca­tion », à savoir inves­tir le ter­rain du jeu avec des idées poli­tiques. Si elles sont nau­séa­bondes ça passe mieux en jouant.

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