Comment tenter d’imposer ses idées nationalistes en se croyant subtil, alors qu’en fait, pas vraiment ? Démonstration avec Louis Alliot. Le maire Rassemblement national (RN) de Perpignan (Pyrénées-Orientales) a dévoilé, en marge du week-end de Pâques, un nouveau logo plus en accord avec le renouveau identitaire qu’il souhaite donner à sa ville. Le régionalisme du précédent n’étant visiblement pas du goût de l’ancien député, c’est sans ménagement qu’il a fait remplacer le Castillet, monument perpignanais emblématique, par saint Jean-Baptiste.
Deuxième affront : changer la devise « Perpignan la Catalane » pour « Perpignan la rayonnante ». Malgré ces modifications, le logo n’était visiblement toujours pas suffisamment franco-français. Un liseré bleu-blanc-rouge a donc été ajouté afin de faire « référence à la République française ». Subtil.
Les Perpignanais·es, ô combien historiquement fier·ères de leur identité catalane, n’ayant pas été consulté·es en amont, n’ont pas manqué d’exprimer leur inquiétude. Le samedi suivant, ils et elles étaient près de trois cents devant la mairie à scander « Touche pas à ma Catalane ». Des huées qui n’ont trouvé qu’une réponse très « RN » du maire : « Oui, nous sommes catalans, mais avant tout, nous sommes français. »