Une initiative « qui dessert l’unité et la communion », pour le diocèse de Paris. Une « publicité » dont la paroisse Saint-Pierre-de-Montrouge, dans le XIVe arrondissement de la capitale, « se serait bien passée », selon son curé, le père Denis Branchu. Mais qu’a‑t-il pu arriver, le dimanche 3 avril, pour provoquer le courroux de l’institution catholique ? Une messe. Mais pas n’importe laquelle. Une messe féministe et inclusive. Bonté divine !
Ce jour-là, le groupe paroissial Féminisme en Église a organisé, dans une chapelle privée du VIe arrondissement, cette célébration un peu spéciale, explique-t-il dans un communiqué. L’ensemble des textes bibliques ont été lus par des femmes, y compris l’Évangile, habituellement récité par un prêtre ou un diacre. Leur commentaire a également été proposé par une théologienne. « Au cours de la célébration, les participant·es ont prié pour l’égale dignité de toutes et tous, ainsi que pour l’unité de l’Église », expliquent ses organisateur·trices.
Mais dès le lendemain, sur les réseaux sociaux, une colère (de Zeus ?) s’est abattue sur le groupe paroissial. On leur reproche l’organisation de cette messe, mais, surtout, l’utilisation de l’inclusif sur l’affiche de l’événement, où était écrit avec malice « Dieu·e ». Ni une ni deux, Féminisme en Église est alors lâché par la paroisse Saint-Pierre-de-Montrouge, à laquelle il appartenait depuis septembre 2020. Dommage. Car, à travers des rencontres et des tables rondes, le groupe essayait d’apporter une réflexion bienvenue sur la place des femmes dans cette institution, encore régulièrement taxée de sexisme. Leur éviction en est une nouvelle preuve.