Mardi 3 septembre se tiendra le premier « Grenelle » contre les violences conjugales sous l’égide de Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Selon le gouvernement, qui l’a annoncé début juillet à la suite d’une manifestation des associations, il s’agira d’une « journée de mobilisation nationale pour lutter contre ces violences et faire connaître le numéro d’urgence, le 3919 ». Suffisant ? Au vu des dysfonctionnements des systèmes judiciaire et policier, qui ne parviennent toujours pas à protéger les victimes, on est en droit de se poser la question.
Michèle Idels
Coprésidente de l’Alliance
des femmes pour la démocratie
« Absolument. Ce Grenelle doit faire prendre conscience de l’ampleur des violences faites aux femmes. C’est une condition sine qua non pour que des mesures efficaces soient mises en œuvre. Antoinette Fouque, fondatrice de l’Alliance des femmes, a d’ailleurs appelé ce Grenelle de ses vœux dès 2008.
En fait, il y a un paradoxe : depuis cinquante ans, les droits des femmes n’ont cessé d’avancer. Mais si les mesures comme le bracelet électronique ou l’ordonnance de protection existent dans la loi, elles ne sont pas assez appliquées. Et les violences restent très peu sanctionnées. Les condamnations pour viol ont baissé de 40 % en dix ans, et celles pour violences sexuelles de plus de[…]