Dossier : heu­reux les pan­tou­flards du sexe

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©Besse

« J’écris de chez les pantouflard·es du cul, pour les épuisé·es du lundi soir, les amoureux·ses du pilou, les aficionado·as du missionnaire, les blasé·es de la fessée, les mauvais coups, les non-sporti·ves, les complexé·es, les pas chaudard·es, les non-excité·es du bulbe, les galérien·nes du plan cul et les exclu·es du grand marché du sexe bling-bling. Et je commence par là pour que les choses soient claires : je ne m’excuse de rien, je ne viens pas me plaindre. Je n’échangerais ma place contre aucune autre parce qu’être en accord avec ma libido moyenne et mes cabrioles à la Pierre Richard me semble être une affaire plus intéressante à mener que n’importe quelle autre affaire. Les films, les séries, les journaux, les podcasts… ont beau tenter de m’en mettre plein la vue en permanence sur le cul débridé, les sextoys, le polyamour, les plans à trois ou le BDSM, moi, je m’en tamponne le coquillard. Je suis une réac du Kama-sutra, une décroissante de la bagatelle, alors lâchez-moi le clito avec tout le reste. 

Je trouve ça formidable qu’il y ait des femmes et des hommes qui aiment se contenter de peu, qui sachent admettre qu’habitude n’est pas forcément synonyme d’ennui, d’autres qui se donnent de l’amour et de la tendresse autrement, des qui ne se croient pas obligé·es d’entamer une thérapie de couple s’ils n’ont pas baisé depuis un mois et d’autres qui montent au septième ciel en se caressant chastement sous la couette ou avec un petit coup rapide dans la buanderie. 

Formidable aussi que certain·es s’éclatent en dépassant les limites, en se faisant peur, en empruntant des sentiers non balisés. Franchement, je suis bien contente pour toutes celles et ceux qui s’éclatent en mode Cirque du Soleil. C’est dit sans la moindre ironie. Il se trouve simplement que je ne fais pas partie de ces gens-là. Bien sûr que je n’écrirais pas cela si j’étais une aventureuse du sexe, chaude au point de changer l’attitude de tous les hommes et femmes que je croise.

C’est en tant que prolotte de la sexualité que je parle, que j’ai parlé hier et que je recommence aujourd’hui. »

Causette (dédicace à Virginie Despentes)

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