Quoi de meuf #167 : immer­sion dans la vie d'une tra­vailleuse du sexe

Causette est par­te­naire du pod­cast Quoi de meuf. Ce dimanche, les jour­na­listes Clémentine Gallot et Pauline Verduzier dis­cutent de la BD Bagarre Érotique de Klou, récit cen­tré sur son par­cours de tra­vailleuse du sexe.

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C'est un sujet de dis­corde au sein du mou­ve­ment fémi­niste qu'aborde, ce dimanche, le pod­cast Quoi de meuf. Dans ce nou­vel épi­sode court, les jour­na­listes Clémentine Gallot et Pauline Verduzier évoquent la thé­ma­tique de la pros­ti­tu­tion à tra­vers la BD Bagarre éro­tique (éd Anne Carrière) de l'autrice et des­si­na­trice Klou. Cette der­nière, qui habite entre la France et la Belgique, livre le récit de son par­cours de tra­vailleuse du sexe (TDS), de ses débuts sur un site de Sugar dating à aujourd'hui.

Pourquoi a‑t-​elle rejoint la com­mu­nau­té des travailleur·seuses du sexe ? Comment négocie-​t-​elle ses tarifs ? Comment s'est-elle ensuite poli­ti­sée ? Klou répond à de nom­breuses ques­tions en tant que TDS indé­pen­dante dans ce roman gra­phique en noir et blanc, et va éga­le­ment « débou­lon­ner tous les argu­men­taires puto­phobes exis­tants », appré­cie Pauline Verduzier. Par exemple, le fait qu'il ne s'agit pas d'un « viol tari­fé », comme peuvent l'affirmer certain·es per­sonnes anti-​prostitution, ou que ça ne condamne pas à être seul, et que l'on peut évi­dem­ment avoir des rela­tions amou­reuses sans jalou­sie ni possessivité. 

« Un outil didactique »

Les deux jour­na­listes convoquent, comme à leur habi­tude, de nom­breuses réfé­rences pour éclai­rer leur dis­cus­sion, de l'autrice fran­çaise Virginie Despentes à l'anthropologue ita­lienne Paola Tabet et la cher­cheuse amé­ri­caine Gail Pheterson. Leur per­met­tant, dans une deuxième par­tie du pod­cast, d'ouvrir plus lar­ge­ment le sujet en abor­dant la ques­tion de la légis­la­tion. En France, la loi péna­lise les clients, quand, en Nouvelle-​Zélande, l'acte est tota­le­ment légal. « On voit bien que cette loi n'a pas eu d'effet inci­ta­tif mais, au contraire, a sim­ple­ment don­né plus de droits et de pro­tec­tion aux per­sonnes qui pra­tiquent cette acti­vi­té », rap­porte Clémentine Gallot.

Dans la der­nière par­tie de Quoi de meuf, nos deux consoeurs donnent, enfin, leur avis sur Bagarre éro­tique. Pour Pauline Verduzier, il s'agit d'une bande-​dessinée « très acces­sible » consti­tuant « une bonne base pour se docu­men­ter sur le tra­vail du sexe ». En par­ti­cu­lier pour les novices sur la ques­tion, même si ce récit reste « utile au plus grand nombre », étant une bonne res­source pour s'informer et « être une bonne alliée ». Pour Clémentine Gallot, ce roman gra­phique, dont elle appré­cie le coup de crayon, est « une chance » car il per­met à une per­sonne de témoi­gner en son nom sur cette pra­tique. Dans la BD, la com­pa­rai­son de ce métier à d'autres n'est cepen­dant « pas tou­jours valable » pour cette der­nière, la pros­ti­tu­tion n'étant pas « un métier ano­din », même si cela ne veut pas dire qu'il faille l'éliminer, souligne-​t-​elle. Pauline Verduzier rap­pelle, enfin, que beau­coup de TDS « ne pré­sentent pas leur métier comme ano­din et disent que c'est pas fait pour tout le monde ».

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