Causette est partenaire du podcast Quoi de meuf. Ce dimanche, les journalistes Clémentine Gallot et Pauline Verduzier discutent de la BD Bagarre Érotique de Klou, récit centré sur son parcours de travailleuse du sexe.

C'est un sujet de discorde au sein du mouvement féministe qu'aborde, ce dimanche, le podcast Quoi de meuf. Dans ce nouvel épisode court, les journalistes Clémentine Gallot et Pauline Verduzier évoquent la thématique de la prostitution à travers la BD Bagarre érotique (éd Anne Carrière) de l'autrice et dessinatrice Klou. Cette dernière, qui habite entre la France et la Belgique, livre le récit de son parcours de travailleuse du sexe (TDS), de ses débuts sur un site de Sugar dating à aujourd'hui.
Pourquoi a‑t-elle rejoint la communauté des travailleur·seuses du sexe ? Comment négocie-t-elle ses tarifs ? Comment s'est-elle ensuite politisée ? Klou répond à de nombreuses questions en tant que TDS indépendante dans ce roman graphique en noir et blanc, et va également « déboulonner tous les argumentaires putophobes existants », apprécie Pauline Verduzier. Par exemple, le fait qu'il ne s'agit pas d'un « viol tarifé », comme peuvent l'affirmer certain·es personnes anti-prostitution, ou que ça ne condamne pas à être seul, et que l'on peut évidemment avoir des relations amoureuses sans jalousie ni possessivité.
« Un outil didactique »
Les deux journalistes convoquent, comme à leur habitude, de nombreuses références pour éclairer leur discussion, de l'autrice française Virginie Despentes à l'anthropologue italienne Paola Tabet et la chercheuse américaine Gail Pheterson. Leur permettant, dans une deuxième partie du podcast, d'ouvrir plus largement le sujet en abordant la question de la législation. En France, la loi pénalise les clients, quand, en Nouvelle-Zélande, l'acte est totalement légal. « On voit bien que cette loi n'a pas eu d'effet incitatif mais, au contraire, a simplement donné plus de droits et de protection aux personnes qui pratiquent cette activité », rapporte Clémentine Gallot.
Dans la dernière partie de Quoi de meuf, nos deux consoeurs donnent, enfin, leur avis sur Bagarre érotique. Pour Pauline Verduzier, il s'agit d'une bande-dessinée « très accessible » constituant « une bonne base pour se documenter sur le travail du sexe ». En particulier pour les novices sur la question, même si ce récit reste « utile au plus grand nombre », étant une bonne ressource pour s'informer et « être une bonne alliée ». Pour Clémentine Gallot, ce roman graphique, dont elle apprécie le coup de crayon, est « une chance » car il permet à une personne de témoigner en son nom sur cette pratique. Dans la BD, la comparaison de ce métier à d'autres n'est cependant « pas toujours valable » pour cette dernière, la prostitution n'étant pas « un métier anodin », même si cela ne veut pas dire qu'il faille l'éliminer, souligne-t-elle. Pauline Verduzier rappelle, enfin, que beaucoup de TDS « ne présentent pas leur métier comme anodin et disent que c'est pas fait pour tout le monde ».