L'excellente série de pod­casts « Ménopause pour tout le monde » dis­po­nible à l'écoute aujourd'hui

L'émission LSD pro­pose, en quatre épi­sodes réa­li­sés par Perrine Kervran, un tour de la ques­tion renversant.

Après des siècles de clan­des­ti­ni­té, de honte, de tabou, ça y est enfin, la méno­pause n’est plus une malé­dic­tion. Des livres, des articles (dont le dos­sier méno­pause de Causette !) et des pod­casts l’analysent et la remettent à sa juste place. « Ménopausée » est en passe de deve­nir un simple adjec­tif et plus une insulte. Cette bonne nou­velle, la voi­ci reprise et décryp­tée sur France Culture dans l’excellente série LSD (La Série Documentaire) de la tou­jours sur­pre­nante Perrine Kervran. Pour « Ménopause pour tout le monde », elle n’y va pas avec le dos de la cuillère, consa­crant quatre heures à cet état, ce pas­sage, ce cycle, cette période de la vie enfin, qu’on ne sait même pas très bien définir. 

Au fil de la série, les ques­tions essen­tielles sont posées, et des réponses appor­tées, inat­ten­dues par­fois, récon­for­tantes tou­jours. On est badass même après 50 ans. On s’en dou­tait mais on est contente d’avoir des preuves et des récits sur le sujet. Et même une comé­die musi­cale. C’est l’objet du pre­mier épi­sode, don­nant la parole à celles qui approchent de la méno­pause aujourd'hui. Elles nous font par­ta­ger leurs sen­sa­tions, et le regard que les autres posent sur elles. Elles ont gran­di avec les tubes des années 80. C’est sur ces refrains qu’elles témoignent et qu’elles chantent par­fois, Chloé Delaume, Sophie Fontanel, Iris Brey, Camille Froidevaux Mettrie, Blandine Lenoir, Sylvie Chaperon, Annette Keilhauer… et beau­coup d’autres, femmes de tous milieux et de toutes origines.

Après le chant des femmes, celui des baleines, dans un épi­sode qui fait le point sur l’utilité de la méno­pause. Car nous sommes deux espèces à par­ta­ger cet état : les orques et les femmes. Pourquoi ? Avec plu­sieurs spé­cia­listes Perrine Kervran raconte ce que ce point com­mun révèle, et com­ment on s’en sert, nos sœurs mari­times et nous-mêmes.

La série n’oublie pas les hommes, puisqu’eux aus­si ont des cycles, et même pour cer­tains, lors de l’andropause, des symp­tômes assez proches de la méno : petite déprime, petit bidon, baisse de la libi­do et bouf­fées de cha­leur. Mais, tiens, curieu­se­ment, on n’en parle jamais.

Un der­nier déli­cieux cha­pitre sal­va­teur est consa­cré à « La femme invi­sible », et dresse le constat de l’absence de la cin­quan­te­naire (et plus) au ciné­ma, à la télé, dans la lit­té­ra­ture … ou alors juste pour incar­ner une créa­ture obso­lète et asexuée, un pied dans la tombe et l’autre dans un sou­lier Scholl.

Plusieurs autrices sont là pour dis­sé­quer cette injus­tice et pro­po­ser dans leurs écrits des figures de femmes âgées atta­chantes, enthou­siastes, sages … bref des figures réa­listes. Enfin ! 

Ménopause pour tout le monde, une série de Perrine Kervran réa­li­sée par Annabelle Brouard, dis­po­nible sur toutes les pla­te­formes de pod­cast et sur FranceCulture.fr

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