ÉDITO
Voilà des résultats qui laissent songeur·euses. Et forcent la perplexité. À l’issue du second tour des législatives, le 19 juin, Damien Abad et Gérald Darmanin, tous deux accusés de violences sexuelles, ont été réélus dans leurs circonscriptions respectives de l’Ain et du Nord. C’est une chose qu’un chef de l’État nomme ou reconduise à des postes de ministres des hommes accusés de viol ou d’agressions sexuelles, s’agrippant aux fameux « on ne savait pas », ou « la justice doit faire son travail », feignant d’ignorer les dysfonctionnements de ladite justice en la matière. C’en est une autre que les citoyen·nes ne les sanctionnent pas dans les urnes à la suite de ces révélations.
Comment faut-il le comprendre ? Se sont-ils et elles détourné·es de l’information au point de ne pas avoir connaissance de ces faits au moment de voter ? Considèrent-ils et elles que, sur une échelle de gravité, abuser du corps des femmes se trouve tout en bas ? Ou n’accordent-ils et elles définitivement aucun crédit à la parole des femmes ?
Malheureusement, c’est probablement ces deux derniers points qui l’emportent. Et c’est une gifle pour toutes celles qui se battent depuis des années et dépensent une énergie folle pour militer, dénoncer, porter plainte, s’exposer, enquêter… Face à une telle indifférence, comment ne pas se décourager ? Que faut-il de plus pour que cette problématique touche le grand public ?
Cinq ans après #MeToo, la vague de libération de la parole qui s’est ensuivie, et les milliers de témoignages et plaintes, le temps du retour de bâton serait-il venu ? On ne peut s’y résoudre. Et il va falloir aller puiser loin en nous pour retrouver la force et le courage de batailler.
Mais pour que nous, féministes, trouvions cette énergie, il faudrait commencer par donner l’exemple au sommet de l’État. Car si le président de la République respectait vraiment ses promesses d’impunité zéro et considérait enfin qu’aucune personne accusée de violences sexuelles ne devrait gouverner – la force de l’exemple est capitale –, alors, peut-être, les citoyen·nes prendraient à leur tour plus au sérieux ces accusations. En définitive, est-ce parce que l’exemple n’est pas donné en haut lieu que le peuple fait peu de cas de ces crimes présumés ou est-ce parce que les électeurs semblent s’en moquer que l’État ne s’y attarde pas ? Qui de la poule ou de l’œuf ? Il est urgent de remettre les choses dans le bon sens afin de rendre le cercle vertueux.
En attendant, nous vous avons concocté un numéro estival plein de fun, d’enthousiasme, de légèreté, de culture et de conseils sexo pour du cul joyeux et CONSENTI, bien sûr. De quoi reprendre des forces cet été pour mieux lutter ensemble à la rentrée !
Causette
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Extraits du numéro
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