Couverture 25 novembre
© P.R.

“On n’en veut plus de toutes ces mortes, de toutes ces vio­lences” : retour en images sur la mani­fes­ta­tion pari­sienne contre les vio­lences de genre

Ce samedi 25 novembre, partout en France, se déroulait la manifestation contre les violences de genre, sociales et d’État organisée par le collectif féministe #NousToutes et d’autres associations féministes. Cette année encore, Causette était de la marche.

Point presse 25 novembre

Travailleur·euses du sexe, femmes racisées, militant·es trans, mères isolées, lycéen·nes… tous et toutes se sont mobilisé·es aujourd’hui pour réclamer l’élimination des violences de genre, sociales et d’État. Parmi les revendications principales des collectifs présents cette année, les militant·es appelaient entre autres à “en finir avec la dépendance économique des femmes”, à “laisser les femmes noires parler en leur nom”, ou encore à “soutenir les mères isolées, qui sont plus de 2 millions en France”.

“Nous vivons en étant partout exposées aux violences”

Maëlle Noir, membre du collectif #NousToutes
Marcher contre les féminicides

Iraniennes, Afghanes, Françaises, Kurdes, Italiennes, Ukrainiennes... Cette journée était marquée par le souvenir des féminicides qui gangrènent toujours nos sociétés.

Féminicides 25 novembre
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“Tous les ans, on demande des moyens et on ne les a pas. Il y a plus de 850 panneaux qui montrent les victimes de féminicide depuis le début du quinquennat. Je trouve que c'est assez fort. C'est aussi la preuve de l'inaction parce que toutes ces vies auraient pu être sauvées, s'il y avait les moyens”

Laurie, bénévole de la Fondation des femmes
Féminicides

En Italie, le récent féminicide de Giulia Cecchetin, étudiante de 22 ans, dont Causette vous parlait il y a quelques jours, a provoqué un raz-de-marée parmi la population. Ottavia et Cecilia, toutes deux étudiantes italiennes, étaient présentes à la manifestation parisienne pour dénoncer toutes les violences faites à toutes les femmes, et brandir le nom de Giulia dans la foule.

“C’est grave de voir déjà que, un, ça arrive encore et toujours de manière aussi fréquente, que deux les médias ne savent pas en parler, et que trois le gouvernement ne sait pas en parler non plus, parce que Meloni ne gère absolument pas la situation. Dans ses discours, elle n’arrive pas à parler du coupable. Elle parle uniquement de la protection des filles, elle refuse de prendre des mesures, elle refuse de prendre ses responsabilités, donc on est en colère, et c’est inacceptable que ça arrive encore avec tant de violence et de récurrence. Ce féminicide a particulièrement embrasé cette génération, parce que Giulia Cecchettin nous ressemble énormément. C’était une fille qui allait avoir son diplôme, c’est d’ailleurs le mobile de l’assassin qui ne supportait pas qu’elle ait son diplôme avant lui. La sœur de Giulia, Elena, et sa lettre ouverte, ont aussi participé à créer ce sentiment de révolte"

Ottavia, militante italienne présente à la manifestation de Paris
Marcher contre les violences patriarcales dans le monde entier

En Iran, un an après la mort de Mahsa Amini, une autre jeune femme, Armita Garawand, 16 ans, est décédée le 23 octobre dernier dans des circonstances controversées. La jeune femme était tombée dans le coma le 1er octobre après son arrestation par la police des mœurs pour port du voile non réglementaire dans le métro de Téhéran.

Iran 25 novembre
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“On défend toutes les femmes du monde entier, et surtout les Iraniennes, les Kurdes, parce qu’elles sont doublement oppressées. En tant que femme, on y est réprimées par la famille, mais aussi par l’État, et toutes les lois, tous les droits sont contre nous. Les femmes de ces pays sont considérées comme des sous-humaines.”

Zoreh, militante iranienne
Féminicides 25 novembre
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Marcher pour une reconnaissance des enfants, covictimes des féminicides

“Si on veut un monde moins violent demain, il faut vraiment prendre en charge les enfants. Ils sont vraiment laissés pour compte, il y a plus de mille nouveaux orphelins depuis l’élection de M. Macron. On continue à laisser l’autorité parentale à certains pères condamnés pour le meurtre de la maman, on laisse les enfants sans accompagnement psychologique, donc ils sont susceptibles de répéter ces violences. Pour l’instant, en cas de féminicide, l’autorité parentale est suspendue pour une durée maximale de six mois. Pendant ces six mois, le juge d’affaires familiales doit se saisir pour confirmer ou infirmer cette suspension. Ce n’est pas suffisant, il faut arrêter de multiplier les procédures qui sont fastidieuses pour les familles. Il y a aussi des inégalités territoriales. Il vaut mieux, malheureusement, que les femmes soient assassinées dans le 93 parce que les enfants seront bien pris en charge, plutôt que dans le 92 par exemple”

Sandrine Bouchait, présidente de l'Union nationale des familles de féminicide (UNFF)
Marcher en soutien à la communauté LGBTQIA+

La communauté LGBTQIA+ s’est à nouveau mobilisée, ce 25 novembre, pour dénoncer les violences de genre. Cette année, dans le sillage de la guerre entre Israël et le Hamas, ils et elles s’insurgent également contre la récupération par l’État d’Israël de la cause LGTBQIA+. Le collectif Inverti·es écrivait aujourd’hui sur son compte Instagram à propos d’une photo d’un drapeau arc-en-ciel postée par le gouvernement israélien : “L’État d’Israël poursuit son action coloniale et impérialiste en justifiant ses crimes par une déshumanisation des Palestinien·nes et en se targuant d’être du camp de l’ouverture, de la démocratie et de l’inclusivité, poussant le vice jusqu’à brandir le drapeau arc-en-ciel devant un champ de ruine, ‘in the name of love’”. Dans la foule de la manifestation d’aujourd’hui, de nombreux drapeaux arc-en-ciel flottaient au vent.

“Les violences sexistes ont toujours été importantes pour les membres de la communauté LGBTQIA+, parce que l’homophobie est déjà une forme de sexisme. On est aussi là aujourd’hui en adelphité avec nos sœurs lesbiennes, trans. On n’en veut plus de toutes ces mortes, de toutes ces violences. Et on est surtout là aussi pour dénoncer le pinkwashing de l’État d’Israël, c’est évidemment une de nos mobilisations principales chez les Inverti·es. On est là pour dire que les LGBT seront toujours contre le génocide et pour la libération de la Palestine”

Marcus, membre du collectif Inverti·es
Moins de coups de poing, plus de points médians

Alors que le Sénat vient de voter pour interdire très largement l’écriture inclusive, les défenseur·euses du point médian étaient également présent·es à la manifestation de ce 25 novembre. Parce que l’invisibilisation des femmes et la suprématie du masculin dans la langue française sont aussi une violence.

Point médian 25 novembre

“La langue française est une langue évolutive, elle a été masculinisée alors qu’avant il y avait plein de noms qui étaient féminins. Aujourd’hui, on veut juste que tout le monde se sente représenté et ça ne gêne personne de mettre un point. Si le gouvernement veut agir, autant qu’il fasse des choses pour qu’il y ait moins de féminicides, plutôt que de se concentrer sur des points qui ne gênent personne”

Laurène, militante

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