Maternité des spor­tives : pour Clarisse Crémer, la « solu­tion » à sa par­ti­ci­pa­tion au Vendée Globe se fait tou­jours attendre

L'affaire Clarisse Crémer, lâchée par son sponsor La Banque populaire sur fond de maternité, n'a toujours pas trouvé d'issue favorable ce 6 février, alors même que la Fédération française de voile et la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, défendent le droit de la sportive à concourir au Vendée Globe en 2024.

Clarisse Crémer et Banque populaire X
Clarisse Crémer à Lorient en 2019.
©Cruche81/Wikipedia commons

Après la ministre des Sports ce dimanche, c'est au tour du président de la Fédération française de voile, Jean-Luc Dénéchau, de soutenir publiquement la skippeuse Clarisse Crémer. Celle-ci se dit victime d'une discrimination à la maternité après avoir été lâchée par son sponsor La Banque populaire la semaine dernière, qui lui a indiqué ne plus soutenir sa participation au Vendée Globe 2024. « Je comprends la colère et la déception de Clarisse Crémer, a assuré Jean-Luc Dénéchau dans un communiqué publié lundi 6 février. J’ai donc immédiatement pris contact avec les différentes parties pour trouver une solution à l’image des valeurs que nous défendons toutes et tous et faire en sorte de retrouver Clarisse sur la ligne de départ du Vendée Globe 2024. »

La veille, Amélie Oudéa-Castera, en déplacement aux Championnats du monde de ski alpin à Courchevel (Savoie), avait également pris position en faveur de la sportive dans le bras de fer qui l'oppose à son sponsor : « C'est un dossier qui me tient à coeur, j'ai échangé plusieurs fois avec elle et je l'aurai de nouveau très bientôt au téléphone, a déclaré la ministre à la presse, comme le rapporte L'Equipe. [...] Il est trop tôt pour annoncer quoi que ce soit, mais on essaie de faire en sorte qu'elle puisse prendre le départ. On va trouver une sortie par le haut, j'y crois. C'est une immense navigatrice, elle est capable de faire des choses immenses, il faut vraiment que la maternité puisse rentrer dans la voile, et de plain-pied dans l'organisation du sport. C'est tout ce que son exemple nous enseigne. »

Femme la plus rapide de "l'Everest des mers"

Dans une prise de parole sur ses réseaux sociaux, Clarisse Crémer fait le lien entre le retrait de l'engagement de La Banque populaire à ses côtés et sa récente maternité en novembre dernier. « Alors que rien ne m'y obligeait, j'avais tout de même informé mon sponsor Banque populaire dès février 2021 de mon projet d'enfant, détaillait-elle jeudi 2 février sur son compte Instagram. Ils m'ont tout de même choisie pour ce nouveau Vendée Globe. » Alors que Clarisse Crémer est devenue, lors de la précédente édition de cette course qui a lieu tous les quatre ans, la femme la plus rapide de « l'Everest des mers » comme le précise 20 Minutes, ce sont des changements de règles qui auraient mené au renoncement de La Banque populaire.

En effet, pour être sélectionné•e, l’es candidat•es à l’épreuve doivent désormais obtenir de bons résultats dans d’autres courses, auxquelles Clarisse Crémer n’a pas encore pu participer en raison de sa grossesse. Pour le président du Vendée Globe Alain Leboeuf, rien de rédhibitoire, a-t-il indiqué chez RTL : Clarisse Crémer serait encore dans les temps pour obtenir son sésame d’entrée d’ici 2024. « Le règlement actuel lui permet tout à fait d’être au départ, assure-t-il. C’est pour ça que je suis assez surpris de cette décision un peu hâtive de Banque populaire. Clarisse peut être sélectionnée sans aucune difficulté, malgré sa grossesse. Elle est lâchée par un sponsor, ne nous trompons pas de cible. »

Une porte de sortie : la "wild card"

De son côté, La Banque populaire se défend de lâcher son athlète et renvoie la patate chaude aux organisateurs de la course : « Plusieurs solutions ont été proposées par le Team Banque Populaire à l’organisateur pour que le règlement prenne en compte la situation des femmes dans le Vendée Globe et la question de la maternité. Toutes ces propositions, ainsi que les demandes d’attribution d’une garantie de wildcard, ont été rejetées, y compris celle formulée il y a quelques jours encore, et c’est regrettable. »

Reste que, comme le souligne 20 Minutes, une solution simple consisterait à octroyer à Clarisse Crémer une « wild card », sorte de laisser-passer permettant de contourner le nouveau règlement. Car en attendant, c’est une image de sexisme qui ressort de ce jeu de ping-pong. Comme le précise le patron de la fédé de voile Jean-Luc Dénéchau, c’est bien la conciliation entre « maternité et carrière sportive » qui est en jeu. Clarisse Crémer a choisi les deux.

Lire aussi l Aurélia Blanc : « La maternité est un puissant catalyseur féministe »

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