capture decran 2023 04 03 a 11.51.01
© Capture d'écran du Twitter Irish Rugby

Les joueuses de rug­by irlan­daises ont ban­ni le short blanc pour lut­ter contre « l’anxiété liée aux règles »

Les Irlandaises, qui ont affronté le XV de France ce samedi à domicile, ont joué pour la deuxième fois en short bleu. Une solution contre le stress de jouer en blanc lorsqu’elles ont leurs règles. Il s'agit de la première équipe nationale de rugby à prendre cette décision.

Ce samedi 1er avril, pour la deuxième journée du Tournoi des Six Nations féminin, les Irlandaises qui ont été largement battue par le XV de France (3-53), à Cork (Irlande), ont joué avec un short bleu, et non blanc. Elles avaient changé de couleur pour la première fois lors de leur match contre le pays de Galles le week-end dernier. « C’est une réponse au retour des joueuses à propos de l’anxiété en période de règles », soit, la crainte qu’un accident lié aux protections périodiques ne tache le short des joueuses, indique la Fédération irlandaise de rugby à XV (l’IRFU) dans un communiqué.

« Pour réussir à donner le meilleur de nous-mêmes sur le terrain, il faut parvenir à supprimer toutes les perturbations inutiles », a expliqué la trois-quarts centre irlandaise Enya Breen, dans le communiqué, jugeant que « porter un short bleu marine au lieu de blanc est une si petite chose, mais pour nous, c’est un grand pas ». Elle espère « que cela aidera les femmes, à tous les niveaux du rugby, à se sentir plus à l’aise sur le terrain afin qu’elles puissent continuer à donner le meilleur d’elles-mêmes dans le jeu qu’elles aiment ».

Une évolution positive du rugby féminin

De leur côté, les Françaises évoluent déjà le plus souvent avec des shorts bleus. Mais cette semaine, au centre national de rugby de Marcoussis (Essonne), elles ont expliqué avoir toutes compris le choix des Irlandaises. « Quand on a nos règles, on n’aime pas du tout mettre de bas blancs, ça ne nous passerait pas du tout par la tête. On sait très bien que cette couleur-là ne va pas passer pendant cette période-là. Alors, jouer en plus quand on a d’autres choses à penser, avec cette anxiété derrière, ça peut être très handicapant », a indiqué au Parisien Manae Feleu, la deuxième ligne porte-parole des Bleues sur le sujet.


La décision irlandaise est, en tout cas, saluée comme une évolution positive. « Si les Irlandaises en ont parlé, c’est que ça les dérangeait, que c’était vraiment un sujet d’anxiété pour les filles. C’est vraiment important que les Fédérations prennent en compte les spécificités du rugby féminin », a poursuivi Manae Feleu. Et sur ce plan-là, l’IRFU a un temps d’avance sur d’autres sports, même si le sujet commence à prendre de l’ampleur.

Une révolution à Wimbledon

C’est notamment l’un des combats de Michèle Hall, présidente du club de gymnastique de la Légion Saint-Pierre en Bretagne qui a récemment pris la décision de faire porter à ses gymnastes des combinaisons longues recouvrant les jambes pour les compétitions. Avec ce changement de tenue, le club espère mettre fin à la mise en scène du corps féminin dans ce sport et aux diktats de la société (épilation du maillot, anxiété liée aux règles, utilisation de tampons…) qui représentaient « beaucoup de contraintes pour des jeunes filles ».

À l'été 2022, dès le début de l’Euro de football féminin, l’équipe anglaise avait demandé à Nike, leur sponsor d'équipement, de remplacer leurs shorts blancs. La Fédération anglaise avait apporté son soutien à ses joueuses et promis d’en tenir compte à l’avenir. Au Royaume-Uni, deux clubs majeurs - Manchester United et City - sensibilisés au problème, ont, eux, déjà sauté le pas. En terres anglaises, toujours, une petite révolution a amené la question des règles chez les sportives du tennis. Pour l’édition 2023 du tournoi de Wimbledon, la tradition du port d’une tenue entièrement blanche ne sera plus imposée aux tenniswomen. Obligatoire depuis 1963, la tenue exigeait même depuis 2014 que les sous-vêtements soient eux aussi blancs. Selon tennis actu, ce n'est qu'en novembre dernier que le mythique tournoi londonien a autorisé aux femmes de porter des sous-vêtements de couleurs.

À lire aussi I Australie : un coach de rugby s'excuse auprès de ses joueurs pour avoir voulu leur faire porter un maillot aux couleurs LGBT+

Partager
Articles liés
2014 women s rugby world cup france 27

Rugby : Marjorie Mayans, pla­queuse en or

Elle s’apprête à prendre le large au terme d’une carrière exceptionnelle. L’internationale de rugby Marjorie Mayans a vécu de l’intérieur la montée en puissance de son sport. Même si en matière d’égalité, les poteaux restent encore loin.

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.