Mathias Vicherat
© Martin Argyroglo / Sciences Po

Violences conju­gales : le direc­teur de Sciences Po Mathias Vicherat "pro­pose" son "retrait provisoire"

Placé en garde à vue la semaine dernière puis relâché, le directeur de Sciences Po Paris a "proposé" lundi sa "mise en retrait provisoire" de l'institution. Une partie des étudiant·es exige quant à elles et eux sa démission.

Récemment entendu par la police avec sa compagne dans une affaire de violences conjugales, Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po Paris, a "proposé" lundi sa "mise en retrait provisoire" à la présidente de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), dans un message adressé à l'ensemble de l'établissement. "J'ai proposé à la présidente de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), Laurence Bertrand Dorléac, de me mettre provisoirement en retrait de mes fonctions selon des modalités, un calendrier et une durée qu'il lui revient de définir et qu'elle présentera dans les différentes instances cette semaine", a déclaré ce lundi dans sa lettre Mathias Vicherat.

Du côté de Sciences Po, trois réunions prévues de longue date doivent se tenir cette semaine : le conseil de l'institut mardi, le conseil d'administration de la FNSP mercredi et enfin le conseil social et économique jeudi. Dans un message interne envoyé à la communauté de Sciences Po Paris, la présidente de la FNSP, Laurence Bertrand Dorléac, dit "prendre acte" de la proposition de Mathias Vicherat. Elle "proposera" les "modalités et le calendrier de ce retrait", lors de ces réunions.

Placé·es en garde à vue le 3 décembre dernier, Mathias Vicherat et son ex-compagne Anissa Bonnefont s'accusaient réciproquement de violences conjugales. Les ex-conjoint·es ont été remis·e en liberté le lendemain. Dans son courrier de ce lundi, le directeur de Sciences Po répète qu'il "conteste les actes de violence qui ont été rapportés par la presse et sur les réseaux sociaux". Il poursuit : "jamais et en aucune circonstance, je n'ai commis de tels actes. Je veux souligner qu'à l'issue de nos gardes à vue, aucune plainte n'a été déposée, nulle mesure de contrôle judiciaire ou d'éloignement n'a été prise", réitérant des propos tenus précédemment. Le parquet de Paris a par ailleurs annoncé lundi dernier la poursuite de l'enquête en préliminaire.  

"Mes convictions, mes engagements, l'ensemble de mon action publique, particulièrement à Sciences Po, témoignent de mon attachement à la lutte contre toute forme de violence", affirme encore Mathias Vicherat dans son message de lundi. L'annonce de sa potentielle mise en retrait ne saurait néanmoins satisfaire les étudiant·es engagé·es dans la lutte contre les nombreux scandales qui parcourent depuis des années leur établissement. "Mathias Vicherat ne pouvait pas, étant donnée la gravité des accusations portées contre lui, décemment demeurer à la tête de l'école", écrivent ce lundi dans un communiqué les élèves du syndicat Union étudiante. "Si nous saluons naturellement cette décision, elle ne saurait pour autant résoudre la crise majeure que traverse actuellement l'institution. À présent, Mathias Vicherat doit faire preuve d'exemplarité et prendre ses responsabilités en présentant sa démission".

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