Nicolas Zepeda
© capture écran @narumikurosaki

Aux assises, la réclu­sion à per­pé­tui­té requise contre Nicolas Zepeda pour le meurtre de l'étudiante japo­naise Narumi Kurosaki

Ce mercredi, le parquet a requis une peine de prison à perpétuité contre le Chilien Nicolas Zepeda, jugé en appel pour l'assassinat en 2016 à Besançon de son ex-petite amie Narumi Kurosaki.

Alors que le procès touche à sa fin, le parquet a réclamé ce mercredi une peine de prison à perpétuité contre Nicolas Zepeda, jugé en appel pour le meurtre de son ex-petite amie Narumi Kurosaki. Si le corps de l'étudiante japonaise - disparue à Besançon en 2016 - n'a jamais été retrouvé, l'avocat général Etienne Manteaux a souligné devant les assises de
la Haute-Saône la "solidité des charges" à l'encontre de l'accusé. "Tout, j'insiste, tout conduit vers Nicolas Zepeda dans la mort de Narumi Kurosaki", a-t-il martelé. L'an passé, en première instance, l'avocat avait requis la réclusion à perpétuité mais n'avait pas été totalement suivi par les juré·es, qui avaient condamné M. Zepeda à 28 ans de réclusion. Mardi, le Chilien âgé de 33 ans a pour sa part à nouveau clamé son innocence.

Nicolas Zepeda est soupçonné par l'accusation de s'être rendu sciemment en France en décembre 2016 depuis le Chili pour confronter et assassiner son ex-petite amie, venue effectuer un séjour universitaire à Besançon. Il l'aurait tuée en l'étouffant ou en l'étranglant, avant de se débarrasser de son corps dans une zone boisée près de la commune de Dole (Jura). Mardi, le procureur a présenté à l'accusé des éléments l'incriminant fortement : ses messages autoritaires envoyés à Narumi pour lui ordonner de supprimer de son compte Facebook des amis masculins, son achat d'un bidon d'essence et d'allumettes - potentiellement pour brûler un corps - quelques jours avant la disparition de la jeune femme, ou encore ses passages en voiture de location près de Dole.

Lire aussi I Affaire Narumi Kurosaki : des traductions compromettantes au coeur du procès de l'assassin présumé de l'étudiante japonaise

La plaie ouverte de la famille Kurosaki

Ce matin, l'audience a été marquée par la vive émotion de la mère et des soeurs de Narumi Kurosaki, qui ont fondu en larmes pendant la plaidoirie de leur avocate, Sylvie Galley. La famille de Narumi, dont le corps ne sera sans doute "jamais retrouvé", est prise dans un "deuil impossible" et "une douleur perpétuelle", avait déclaré Me Galley. Les proches de la victime ont dû quitter la salle d'assises bondée, entraînant une suspension d'audience. Dans son box, Nicolas Zepeda est resté de marbre.

L'avocate de la famille a lu devant la cour "Demain, dès l'aube", le poème de Victor Hugo dédié à la fille de l'auteur, Léopoldine, morte noyée. La mère de Narumi, Taeko Kurosaki, "imagine l'âme de sa fille errante dans la forêt" où les enquêteur·ices pensent que Nicolas Zepeda a déposé le corps, a expliqué Sylvie Galley.

Tout d'un féminicide

Selon l'avocate de la famille Kurosaki, Narumi s'est retrouvée dans une "relation toxique". Mardi, le procureur avait lui aussi souligné la "fierté de mâle blessé" et la "jalousie maladive" de Nicolas Zepeda qui n'aurait, selon M. Manteaux, pas supporté que la jeune japonaise le quitte et le raye de sa vie en nouant une nouvelle relation avec Arthur Del Piccolo, un étudiant de Besançon un temps suspecté, mais rapidement mis hors de cause et désormais constitué partie civile au procès.

Devant les juré·es, Me Sylvie Galley a affirmé que Narumi Kurosaki a été "victime d'un féminicide". Plus encore, selon l'avocate, la jeune femme a été la "victime de l'emprise, d'une jalousie maladive, d'un désir de possession, de contrôle et d'être trop libre, trop indépendante" pour être partie étudier en France et avoir quitté Nicolas Zepeda, qui ne l'aurait pas supporté. S'il "a été son premier amour", Nicolas Zepeda est aussi "la dernière personne à avoir vue Narumi vivante" et "la première et la seule à l'avoir vue morte puisque c'est lui qui l'a assassinée", a poursuivi Me Galley.

Durant leur délibéré, les juré·es devront répondre à deux questions : Nicolas Zepeda a-t-il tué Narumi Kurosaki? Si oui, a-t-il prémédité son acte? S'ils et elles écartent la préméditation, le président de la cour, François Arnaud, a souligné mardi qu'une question spéciale se poserait alors : le couple était-il en concubinage lorsque M. Zepeda vivait au Japon, comme les débats l'ont effectivement démontré ? Si les juré·es répondent oui, il s'agirait alors d'un meurtre par un ex-conjoint, passible également de la perpétuité. Pour l'heure, après les réquisitions de l'avocat général, ce sera au tour de la défense de plaider. Nicolas Zepeda aura quant à lui la parole en dernier. Le verdict devrait intervenir jeudi.

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